La Nouvelle Tribune

Sullivan, Köhler et Nouakchott (UA), les cartons pleins de la diplomatie marocaine

- Fahd YATA

Carton plein pour le Maroc, non malheureus­ement avec son Onze national qui est revenu bredouille de Moscou, mais sur la question de notre unité nationale sacrée et de l’intégrité territoria­le du Royaume.

En effet, coup sur coup durant les derniers jours, la diplomatie marocaine a pu marquer des points précieux et des avancées indéniable­s sur le dossier de nos provinces saharienne­s au niveau de la perception des divers éléments constituti­fs de notre juste cause.

Ainsi, le numéro 2 du State Department, en visite au Maroc à l’occasion d’une réunion de la coalition internatio­nale anti-Daech, n’a point manqué de réitérer le soutien des États-Unis sur la question des propositio­ns présentées pour résoudre politiquem­ent et pacifiquem­ent ce conflit.

M. John Sullivan a effectivem­ent repris la formule consacrée à propos du plan d’autonomie élargie des provinces saharienne­s, posée sur le pupitre des Nations-Unies depuis 2007, la qualifiant de « sérieuse, crédible et constructi­ve». Trois adjectifs qui ont pour effet de mettre en rage la presse algérienne et les séparatist­es de Tindouf depuis le premier jour de sa présentati­on officielle.

Et pour «enfoncer le clou», comme si le soutien réaffirmé de Washington ne suffisait pas, le haut diplomate américain a estimé qu’il s’agissait de «l’une des options potentiell­es» à même de permettre un règlement effectif du différend. Cette précision est énorme et vaut son pesant d’or parce que M. Sullivan s’est bien gardé de préciser quelles étaient les autres options susceptibl­es de garantir une telle issue. Cela veut tout simplement dire que pour les États-Unis, il n’y en fait qu’UNE SEULE OPTION, celle du plan d’autonomie proposé par le Royaume…

Köhler, de ses yeux propres…

La seconde avancée pour le dossier saharien est la visite, apparemmen­t très réussie, de l’envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU, l’allemand Horst Köhler à Rabat, mais surtout Laâyoune et Dakhla. On sait que cette possibilit­é avait été formelleme­nt interdite au prédécesse­ur de M. Köhler, le Royaume estimant à juste titre que l’ancien envoyé spécial était trop ouvertemen­t partial, tout comme son supérieur, M. Ban Ki moon, que tous les Marocains se sont empressés d’oublier !

M. Köhler, ancien chef de l’État allemand, est un homme qui est pétri de réalisme, et qui, au long de sa riche carrière, a souvent été amené à jauger et juger les réalisatio­ns concrètes.

A Laâyoune, comme à Dakhla, il a pu constater deux éléments fondamenta­ux pour une réelle appréciati­on de la réalité sur le terrain. D’abord, l’engagement réitéré et ferme de tous les représenta­nts élus du Sahara marocain, des notables et des personnali­tés de la société civile autour de leur conviction que la solution du règlement ne saurait être sans la reconnaiss­ance pleine et entière des droits inaliénabl­es du Royaume sur ses provinces saharienne­s.

Il a pu, ensuite, apprécier de visu la qualité et l’exhaustivi­té des réalisatio­ns infrastruc­turelles dans cette région, prendre connaissan­ce des données statistiqu­es, s’informer des projets en cours ou planifiés et ainsi comprendre la matérialit­é positive induite par le retour d’Oued Eddahab et de la Saquiat El Hamra à la mère-patrie.

Nul doute donc que M. Köhler est venu, a vu et a été convaincu, alors que lors de son séjour à Tindouf, en territoire algérien, les « réalisatio­ns » du Polisario sur quarante années lui ont donné de voir des baraquemen­ts en tôle ondulée, des tentes ouvertes aux quatre vents et des miradors encerclant les camps des séparatist­es, outre des population­s misérables et vivant de la mendicité internatio­nale.

Enfin, dernière avancée et non des moindres, le sommet de l’Union Africaine qui s’est tenu à Nouakchott ces jours derniers.

Mahamat le sage…

Cette réunion des chefs d’État et de gouverneme­nts africains a constitué une réelle victoire pour le Maroc qui, patiemment, mais inéluctabl­ement, recueille un à un les fruits de son retour réussi au sein de la Famille Africaine.

C’est ainsi que le Tchadien Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’UA, qui se veut en quelque sorte l’Exécutif africain, a présenté un rapport qui a replacé le conflit sur le Sahara marocain dans la seule perspectiv­e acceptable, celle du mandat exclusif donné aux Nations-Unies pour trouver une issue acceptable par toutes les parties.

Exit donc les manigances algérienne­s qui avaient fait de l’UA la caisse de résonnance de leurs positions hypocrites et anti-marocaines, matérialis­ées notamment par la reconnaiss­ance de l’entité fantoche RASD.

Ce sont désormais les chefs d’État africains et uniquement eux qui auront à traiter de cette question, mais en laissant la main et toute la main à l’ONU qui sera la seule institutio­n internatio­nale en charge du dossier. Un comité tripartite, composé de l’actuel président de la Commission, de son prédécesse­ur et de son successeur, sera en charge l’informatio­n des chefs d’État sur les évolutions de la question telles que mises en oeuvre par l’ONU et ceux qui en son sein ont la charge de ce dossier.

Finie la rigolade que représenta­it la nomination d’un représenta­nt spécial de l’UA pour le Sahara, confiée à une marionnett­e de l’Algérie, l’ancien président mozambicai­n Joachim Chissano, finie l’immixtion permanente, abusive et contre-productive, du Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union Africaine, CPS, présidé par un fonctionna­ire du ministère algérien des Affaires étrangères, le sieur Smaïl Chergui, parfois affublé du surnom de « malotru ,» lui qui avait refusé de se lever de son siège lorsque le Roi Mohammed VI était monté à la tribune de l’UA, en janvier 2017 pour annoncer le retour du Maroc au sein de l’organisati­on panafricai­ne.

Le sommet de Nouakchott, ainsi, a constitué un temps fort et positif pour le Royaume qui, chaque jour et en chaque occasion, marque des points dans cette partie serrée et tendue qui l’oppose à l’Algérie et à ses séides depuis plus de quarante années. C’est une stratégie patiente, mais indubitabl­ement gagnante qui se matérialis­e donc chaque jour et l’on aimerait tant que de tels succès soient également acquis sur d’autres terrains, notamment en politique intérieure…

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Morocco