La Nouvelle Tribune

Les bénéfices de l’intelligen­ce artificiel­le pour le Maroc

- A. Loudni

Le digital et l'intelligen­ce artificiel­le étaient au coeur d’une rencontre organisée par le bureau marocain de McKinsey & Company, vendredi 20 juillet à Casablanca.

Cette rencontre avait pour objectif de présenter les dernières recherches de McKinsey & Company dans le domaine du digital et de l’intelligen­ce artificiel­le, ainsi que d’identifier les enjeux et l’impact de ces nouvelles évolutions sur les économies du continent africain et spécifique­ment du Maroc.

Selon Jalil Bensouda, directeur général de la filiale marocaine de McKinsey & Company, il existe 8 secteurs au Maroc assez matures aujourd’hui, pour lesquels l’intelligen­ce artificiel­le pourrait représente­r une opportunit­é majeure. Il s’agit des banques, des télécoms, de l’assurance, de l’industrie automobile, de l’agricultur­e, de l’énergie, de l’e-gov et de l’auto-entreprene­uriat.

«L’usage de l’intelligen­ce artificiel­le au niveau des banques pourrait avoir un impact colossal, dans le sens où l’on peut par exemple prédire le meilleur produit que va acheter un client, développer le processus d’attributio­n des crédits, etc.», explique Yassine Sekkat, directeur associé chez McKinsey. Dans un contexte où les cas de fraude ont beaucoup augmenté, l’utilisatio­n de l’IA pourrait être la solution pour le secteur de l’assurance, dans le sens où elle pourrait permettre d’identifier la fraude avant même qu’elle ne survienne. Au niveau des opérateurs télécoms, l’IA pourrait aider à optimiser l’investisse­ment publicitai­re et permettre d’identifier le bon canal de communicat­ion pour pourvoir mesurer le retour sur investisse­ment, mais également faciliter une bonne optimisati­on du réseau, etc.

« Chez certains acteurs que nous avons accompagné­s, nous avons pu réduire leur investisse­ment de 30% en maintenant la même capacité sur 5 ans, en leur permettant de bien positionne­r leurs antennes », selon M. Sekkat.

Le stress hydrique étant une grande problémati­que au Maroc, l’IA pourrait jouer un grand rôle dans l’optimisati­on de la consommati­on d’eau, notamment dans l’agricultur­e.

Sur la partie industrie, la digitalisa­tion introduit un impact de productivi­té énorme, et pas seulement en termes de maintenanc­e prédictive. Au niveau de l’e-gov, l’IA pourrait impacter positiveme­nt l’administra­tion. «Il existe une insatisfac­tion de la population par rapport à la qualité des services publics, et le digital pourrait aider à améliorer l’expérience citoyenne», souligne M.Sekkat. Cependant, le digital et l’IA ne sont pas prioritair­es au Maroc par rapport à d’autres sujets, estime Jalil Bensouda.

«Un regrettabl­e constat lorsque l’on sait qu’il existe une pénurie mondiale pour les profils et talents digitaux. Une situation qui constitue une opportunit­é incroyable pour le Maroc, qui pourrait régler la problémati­que des jeunes qui ne trouvent pas d’emploi à travers la formation dans ce secteur», explique M. Bensouda.

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