Le secteur de l’assurance face à ses défis
La Fédération nationale des agents et courtiers d’assurance au Maroc (FNACAM) a tenu, jeudi 4 octobre, sa 3ème rencontre annuelle durant laquelle plusieurs questions et préoccupations relatives à la profession ont été soulevées.
L’un des principaux thèmes discutés lors de cette 3ème édition est la fraude à l’assurance, une question plus que jamais à l’ordre du jour pour les assureurs.
Selon Younes Saih, DG du Cabinet d’expertise CES, en 2016 les assureurs ont déboursé 5 milliards d’indemnisations automobiles, enregistrant une hausse de 14% par rapport à 2015. Ces montants sont en constante augmentation. En 2017, la fédération marocaine des sociétés d’assurance et de réassurance a annoncé que la fraude en matière d’indemnisation des accidents de la circulation représente plus de 21% des débours des assureurs. Les pertes des compagnies d’assurance pour l’année 2016, dues aux fraudes à l’assurance, peuvent être estimées à 2,23 milliards de dirhams.
Pour M. Saih, pour que ce fléau disparaisse, il faut la participation et l’implication de toutes les parties intéressées.
Un secteur sain avec plusieurs défis
Le secteur des assurances maintient une croissance soutenue qui atteint 15% en 2017. Il se positionne ainsi à la 2ème place au niveau du continent juste après l’Afrique du Sud.
Cette croissance est principalement tirée par l’assurance vie, qui a progressé ces dernières années, passant de moins de 25% du marché à plus de 40% aujourd’hui. Cependant, pour Hassan Boubrik, Président de l’ACAPS, la non-vie progresse à un rythme qui est assez lent, autour de 4,5%.
« Lorsqu’on regarde les résultats techniques, l’assurance automobile qui représente la moitié de la non-vie et 28% du marché, constitue 80% de ces résultats », souligne M. Boubrik. Pour lui, l’une des fragilités du secteur est sa grande dépendance vis-à-vis de l’assurance automobile.
Il y a aussi le taux d’équipement en assurance des ménages et des entreprises, qui reste très faible. En effet, d’après un rapport de BAM, le taux de Marocains qui ont des assurances facultatives ne dépasse pas 2%. « Il y a encore beaucoup à faire en matière de propagation de cette culture de l’assurance au sein de la population », insiste M. Boubrik. Le Président de l’ACAPS a invité les intermédiaires d’assurance à réinventer leurs modèles et à chercher d’autres sources de revenus, développer d’autres types d’assurances et ne pas se suffire de l’automobile. Un autre défi majeur, pour M. Boubrik, est la digitalisation. « C'est quelque chose qui aujourd’hui impacte nos vies de manière importante et qui va impacter notre profession », a-t-il précisé, invitant les intermédiaires à profiter de cette digitalisation pour améliorer la relation client, distribuer les produits d’assurance, etc.
Il est à noter que cette 3ème édition a été marquée par plusieurs interventions sur différents thèmes, notamment le nouveau visage du risque aujourd’hui dans le monde et au Maroc.