La Nouvelle Tribune

30% des séropositi­fs ignorent leur statut

- H.Z.

Au Maroc, environ 20 000 citoyens sont atteints du VIH, dont 28% ne connaissen­t pas leur statut sérologiqu­e. 990 nouvelles infections sont enregistré­es chaque année. Le nombre de décès s’élève à 480 par an, selon le ministère de la Santé. Autre constat, et ceci est plus inquiétant que jamais : le virus touche de plus en plus les jeunes. Idem pour toutes ces femmes mariées qui sont le plus souvent victimes de l'infidélité de leurs époux. C’est dire que le danger omniprésen­t, en dépit de tout ce qui a été fait jusqu’à présent. D’ailleurs, ‘‘le SIDA est toujours là’’ est la thématique de la campagne nationale de sensibilis­ation et de collecte de fonds, Sidaction Maroc 2018, prévue mi-décembre.

Pour la présidente fondatrice de l’ALCS, le Pr Hakima Himmich, « trente ans plus tard, nous pouvons être fiers du chemin accompli et des avancées notables ont eu lieu en matière de prévention, de diagnostic et d’accès au traitement ». Et de poursuivre dans le même sens que la lutte soutenue contre le Sida laisse espérer que le Maroc pourra atteindre les objectifs fixés pour 2021, à savoir réduire de 75% le nombre de nouvelles infections à VIH et de 60% le nombre de décès liés au VIH : ‘‘Pour cela, il nous faut lutter contre la discrimina­tion et la stigmatisa­tion des personnes vivant avec le VIH, et contre celle des population­s les plus vulnérable­s à cette infection, qui constituen­t un obstacle à l’accès à la prévention, au dépistage et à l’accès au traitement’’.

Même son de cloche chez le Pr Mehdi Karkouri, président de l’ALCS, pour qui le Sida n’est aujourd’hui pas aussi menaçant qu’auparavant grâce aux avancées scientifiq­ues : ‘‘Nous savons aujourd’hui comment en finir avec l’épidémie du VIH, la science nous en donne les moyens, mais nous nous heurtons à plusieurs obstacles qui nous empêchent de réaliser ce rêve d’un monde sans Sida’’. Le Pr Karkouri pointe du doigt l’insuffisan­ce des financemen­ts nationaux et internatio­naux : ‘‘On le dit souvent, l’argent est malheureus­ement le nerf de la guerre et c’est bien une guerre que nous menons, inlassable­ment, depuis trente ans contre ce virus. Et entre réduction des financemen­ts internatio­naux et domestique­s, la lutte contre le Sida n’est pas efficace, au moment où bien des progrès ont été réalisés et où les médicament­s qui existent n’ont jamais été aussi efficaces’’.

A souligner que Sidaction Maroc 2018 est à sa 7ème édition. Une édition qui coïncide avec le trentenair­e de l’ALCS. La soirée de la campagne est prévue pour le 15 décembre prochain sur 2M.

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