#Masaktach, toujours mobilisé pour le respect de la femme

Il y a quelques jours les militantes du collectif #Masaktach ont distribué plus de 20 000 sifflets dans les rues de Rabat, Casablanca, Marrakech, Tétouan, Béni Mellal et Ifrane, pour dénoncer le harcèlement de rue.

En effet, le 10 novembre dernier, hommes et femmes sont sortis dans la rue dans le cadre d’une campagne de sensibilisation sous le hashtag «#ila_dsser_seffri» ( s’il dépasse les limites, siffle !). L’idée derrière la distribution de sifflet est de faire du bruit pour dénoncer haut et fort les harceleurs, pour que les gens autour soient interpellés. A Casablanca, quelques jours après son lancement, la campagne, pourtant relayée en masse sur les réseaux sociaux, et les médias la veille de son lancement, n’a laissé aucun impact visible. #ila_dsser_seffri a, en effet, fait beaucoup de bruit lors de son lancement. Entre ceux qui ont salué cette action audacieuse et excentrique et ceux qui ont ridiculisé la démarche, les avis étaient très partagés. Le hashtag n’a pas échappé à l’attention de certains humoristes très suivis sur les réseaux sociaux qui ont relayé, via leurs pages Facebook ou Twitter, des capsules où ils se moquent de cette démarche.

D’un autre côté, plusieurs média internationaux ont salué l’initiative, rappelant que ce phénomène touche toutes les sociétés dans le monde entier.

Du côté des jeunes casablancais, certains affirment ne pas être au courant. Pour ceux qui le sont, certains trouvent dans cette démarche «une occasion de dénoncer le harcèlement des femmes», au moment où d’autres la considèrent «inutile» ou «absurde».

«Ce n’est pas un sifflet qui découragera un agresseur», affirme une lycéenne. «Cela pourrait le faire fuir», répond une autre. #ila_dsser_seffri fait l’unamité sur une chose: la nécessité de respecter la femme dans la rue.

Efficace ou pas, cette initiative du collectif «Masaktach» aura au moins mis la lumière sur le harcèlement sexuel dans l’espace public au Maroc, où la violence sexuelle à l’égard des femmes est la plus visible.

Il est à noter que la loi 103-13 contre les violences faites aux femmes et qui criminalise le harcèlement de rue est entrée en vigueur le 12 septembre. Masaktach, participe depuis le 25 novembre à la campagne «16 jours d’activisme contre la violences faites aux femmes», une campagne internationale annuelle visant à sensibiliser le public à cette question.

Le choix de cette date n’est pas anodin puisque le 25 novembre est la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. La campagne se termine le 10 décembre, Journée internationale des droits de la personne.