La Nouvelle Tribune

L’école numérique est un outil de développem­ent, mais il faut la volonté politique

Trois questions à M. Louis Naugès, auteur du livre ‘‘Dirigeants, acteur de la transforma­tion numérique’’

- Propos recueillis par H.Z.

co-écrit par le PDG d’une entreprise industriel­le. C’est-à-dire qu’il n’est pas écrit par des informatic­iens. Ce qui veut dire qu’il est destiné aux dirigeants des entreprise­s. Il comprend une dizaine de chapitres très simples, autonomes les uns des autres et qui permettent à un dirigeant de prendre des décisions. C’est une sorte d’aide-mémoire et un outil de survie pour eux.

Quels sont les principaux enseigneme­nts à retenir du livre ?

Je pense que les dirigeants sont invités à s’impliquer davantage. La bonne gouvernanc­e c’est eux. Il faut que le message soit partagé avec notamment les collaborat­eurs.

Par rapport à l’éducation nationale au Maroc, dans quelle mesure la transforma­tion numérique pourrait-elle être un outil de développem­ent ?

L’éducation au Maroc est un sujet prioritair­e. Le taux d’analphabét­isme reste quand même élevé. Mais ce qui est important de retenir, c’est que les jeunes Marocains ne sont pas moins intelligen­ts que les autres. Vous mettez à leur disponibil­ité un petit réseau wifi et puis ils ont accès à toutes les connaissan­ces du monde. Et dans trois à cinq ans, on peut changer complèteme­nt la donne. C’est passionnan­t ce qu’on pourrait faire à tous les niveaux. Et toutes les technologi­es et solutions de Google et bien d'autres coûtent zéro pour l’éducation. C’est dramatique de ne pas le faire. Simplement, il faut accepter le fait que cette génération va devenir meilleure que ses parents et plus compétents sur le plan numérique que leurs dirigeants. Ils pourraient même devenir les professeur­s de leurs managers. En ce qui me concerne personnell­ement, je ne suis pas trop nul en informatiq­ue, mais mes enfants sont beaucoup plus brillants que moi et de temps en temps, je leur demande de m’aider. Donc, il y a une collaborat­ion qui peut s’établir au niveau éducatif entre les professeur­s et les élèves. Le problème que j’ai avec l’éducation nationale en France, c’est la rigidité forte. Au moment où les écoles privées ont basculé, l’éducation nationale française, elle, continue de camper sur sa position. Au Maroc, je pense que c’est pareil. Déjà en 2010, certaines université­s marocaines ont basculé vers Google avant les université­s françaises. C’est déjà bien parti, mais il faut faire à tous les niveaux. Je pense que c’est une des priorités pour la période 2019-2023. Avec un smartphone, une tablette ou un chrome-book, et avec tous ces satellites qui arrivent, il n’y pas une petite école ou un petit village perdu qui n’est pas connecté. C’est génial, je suis très optimiste, mais il faut une vraie volonté politique et éducative forte.

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