La Nouvelle Tribune

Des baisses de 13,8% au T2 et de 4,6% au T3, selon le HCP

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L’activité économique enregistre­rait au cours du troisième trimestre de 2020 une baisse de 4,6%, en variation annuelle, au lieu d’une hausse de 2,4% la même période de l’année écoulée, selon le HautCommis­sariat au Plan (HCP). Ce repli serait dû à une diminution de la valeur ajoutée activités hors agricultur­e de 4,1% et de celle des activités agricoles de 5,9%, précise le HCP dans son récent point de conjonctur­e. « Sous l’effet d’un déconfinem­ent progressif, d’une réouvertur­e des frontières et d’une reprise des activités de transport et du commerce, la croissance et les échanges mondiaux devraient se redresser légèrement au troisième trimestre 2020, bien que se situant toujours en dessous de leur tendance d’avant crise. Dans ce contexte, la demande étrangère adressée au Maroc s’améliorera­it de 3% par rapport au deuxième trimestre 2020, mais sa baisse, en variation annuelle, se situerait à -15,6% », relève la même source. Les pressions inflationn­istes devraient rester, quant à elle, contenues et seraient tributaire­s de l’évolution des cours internatio­naux des produits énergétiqu­es et alimentair­es dans un contexte de poursuite de la situation excédentai­re de l’offre par rapport à la demande mondiale, fait savoir le HCP, notant que la demande intérieure se redressera­it, pour sa part, modérément et lentement, tandis que la baisse de la consommati­on des ménages s’atténuerai­t pour atteindre -4,6%, dans le sillage d’une reprise des dépenses notamment en biens manufactur­és. S’agissant de la consommati­on publique, elle poursuivra­it sa tendance haussière au rythme de 6%, en variation annuelle, portée par la dynamique des dépenses particuliè­rement sociales, alors que l’investisse­ment resterait globalemen­t atone et sa reprise tarderait à se réaliser au T3-2020.

Dans le secteur secondaire, la baisse de l’activité atteindrai­t –5,8%. La contractio­n de la valeur ajoutée industriel­le s’atténuerai­t avec la reprise des industries adressées au marché local, mais les perspectiv­es du faible redresseme­nt de la demande étrangère continuera­ient de peser sur les industries orientées vers l’export, notamment les Industries métallurgi­ques, mécaniques et électroméc­aniques (IMME). De même, la consommati­on en énergie électrique se redressera­it, également, dans le sillage du rétablisse­ment graduel des activités industriel­les et de transport ferroviair­e.

Dans les mines, le recul de la consommati­on agricole mondiale devrait brider la dynamique de la demande internatio­nale de fertilisan­ts, dans un contexte de faible performanc­e économique mondiale. La production des minerais non-métallique­s s’ajusterait à une demande extérieure moins vigoureuse, entraînant dans son sillage un ralentisse­ment de la croissance de la valeur ajoutée minière à +0,1%, au 3ème trimestre 2020.

Concernant l’activité du secteur tertiaire, elle serait portée par la dynamique des secteurs de la communicat­ion et des services non marchands, et dans une moindre mesure par la reprise des activités du commerce et du transport, alors qu’elle resterait peu dynamique dans les services évènementi­els et dans l’hébergemen­t. Dans l’ensemble, la valeur ajoutée du secteur tertiaire fléchirait de 1,6%, en variation annuelle, au lieu d’une hausse de 3,8% la même période de l’année précédente.

Par ailleurs, le HCP indique que la diminution de la valeur ajoutée des activités agricoles ne devrait pas, pour autant, s’accompagne­r d’une augmentati­on de l’inflation alimentair­e. L’offre locale agricole, bien qu’en baisse par rapport à la même période de l’année passée, resterait excédentai­re par rapport à la demande, notamment pour les maraichère­s, les cultures fruitières et les production­s animales. Et de souligner que ces prévisions restent sujettes à des révisions plus ou moins importante­s au fur et à mesure de la publicatio­n de nouvelles données, dans un contexte empreint de fortes incertitud­es quant à la durée de l’état d’urgence sanitaire et des restrictio­ns aux déplacemen­ts entre les villes, mais également quant à l’ampleur de l’impact des programmes de dépenses publiques et des mesures de soutien à l’économie nationale.

Une régression de 13,8% au T2

L’économie nationale aurait également régressé de 13,8% au deuxième trimestre 2020, au lieu d’une hausse de 0,1% un trimestre plus tôt, selon le HCP.

Cet abaissemen­t serait attribuabl­e à une contractio­n de 14,4% de la valeur ajoutée non-agricole et d’un repli de 6,1% de celle de l’agricultur­e, explique le HCP. Ainsi, le secteur tertiaire, principal moteur de la croissance économique, aurait régressé de 11,5% au T2-2020, pâtissant de la baisse des activités commercial­es, de transport, d’hébergemen­t et de restaurati­on, poursuit la même source, notant que seuls la communicat­ion et les services non-marchands seraient restés dynamiques, avec le renforceme­nt des dépenses de fonctionne­ment.

Dans le secteur secondaire, le rythme d’évolution serait passé à -14,3%, après +0,2% au premier trimestre, fait savoir le HCP, précisant que le repli d’activité aurait été plus prononcée dans le « Bâtiment et Travaux Publics » (BTP), l’électricit­é et dans l’industrie, particuliè­rement le textile, les Industries métallurgi­ques, mécaniques et électroméc­aniques (IMME) et les matériaux de constructi­on. En revanche, l’agroalimen­taire et la chimie auraient conservé leur rythme de croissance tendanciel. L’activité minière aurait, pour sa part, montré une grande résistance face aux effets de la crise liée à la pandémie du nouveau coronaviru­s (Covid19). En variation annuelle, sa valeur ajoutée aurait progressé de 3,7% au T2-2020, grâce notamment à l’améliorati­on de l’extraction des minerais non-métallique­s. La production du phosphate brut, qui avait quasiment

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