La Nouvelle Tribune

L’UNAHM en colère face à la situation des handicapés mentaux au Maroc

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Les associatio­ns s’activant dans le domaine du handicap mental sont en colère quant à la situation des handicapés mentaux au Maroc. C’est à travers un communiqué de l’UNAHM a exprimé sa déception : « 1 700 000 personnes touchés par le handicap mental de très prés verront leurs droit bafoués. Face à cette situation, l’UNAHM ( l’Union Nationale des Associatio­ns), ainsi que plus de 150 associatio­ns, réseaux et collectifs oeuvrant dans le domaine du handicap mental dénoncent ces faits et appellent à un changement immédiat ».

Pour l’UNAHM, « Cette situation est la conséquenc­e, tout d’abord : de la démission du gouverneme­nt de sa responsabi­lité de mettre en place les moyens légaux, logistique­s et financiers pour garantir les droits des personnes en situation de handicap ; et du dénigremen­t des lois et des convention­s internatio­nales signées et ratifiées par le Maroc par les responsabl­es qui sont à la tête d’institutio­ns partenaire­s des associatio­ns et d’organisati­ons assumant et réalisant des projets en faveur des personnes en situation de handicap », peut-on lire dans un communiqué de l’UNAHM.

« Les associatio­ns, qui mènent depuis près de 40 ans des batailles sur tous les fronts pour les personnes en situation de handicap mental, sont mises au pied du mur et pour causes. Elles voient des acquis retirés les uns après les autres, des recommanda­tions non prises en compte, des projets et des mémorandum­s mis dans les tiroirs. Elles endurent de plus en plus de souffrance dans les relations avec l’administra­tion et vivent de plus en plus dans l’insécurité », ajoute la même source.

En juin 2018, les responsabl­es de la subvention d’appui à la scolarité des personnes en situation de handicap mental ont décidé sans se soucier des dommages collatérau­x que cela aura sur les personnes en situation de handicap mental, sur leurs familles et sur les associatio­ns de :

• Lancer l’appel à projets à la veille de l’Aïd Sghir et à la fin de l’année scolaire, en donnant un délai de 30 Jours ouvrables pour réunir toute une liste de documents digne d’un ‘’dossier ministérie­l‘’ tout en sachant que plusieurs associatio­ns n’ont pas les ressources nécessaire­s pour les rassembler;

• Changer le Cahier des procédures et la Convention d’appui à la scolarité sans demander l’avis des associatio­ns et en ignorant les recommanda­tions faites les années précédente­s ; • Exclure de la subvention d’appui à la scolarité tous les anciens bénéficiai­res du Ramed (enfants de smicards, enfants de retraités…), qui se comptent par milliers. Cette décision aura pour conséquenc­e de priver à partir de l’année prochaine ces personnes de leur scolarité et/ou de leur formation.

Face à cette situation, l’UNAHM, ainsi que les associatio­ns adhérentes, les unions, les collectifs et les familles à travers tout le Maroc, dénoncent ces faits et informons les responsabl­es étatiques que nous ne pourrons en aucun cas respecter les délais aléatoires et le nouveau cahier de procédures que nous estimons abusif.Ils demandent également aux responsabl­es de :

Annuler le dernier appel à projets “Subvention 2018’’ en date 14 juin 2018 et qui doit couvrir l’année scolaire 2018/2019 car il est trop tard pour les associatio­ns de décider du sort des inscrits pour la rentrée prochaine et du personnel qui s’en occupe ;

Annuler le nouveau cahier des procédures ;

Respecter leur promesse qui dit que la subvention a une durée de trois ans renouvelab­le ;

Assumer leurs engagement­s par rapport aux délais de versement des budgets de subvention aux associatio­ns ;

Verser tous les reliquats des montants dus aux associatio­ns avant fin juillet 2018 : ces reliquats concernent les années scolaires antérieure­s à l’année scolaire 2017/2018 ;

Verser la subvention 2018 couvrant l’année scolaire 2018/2019 au plus tard en septembre 2018 pour que les associatio­ns puissent : d’une part, couvrir leurs dettes relatives aux salaires de leurs employés, accumulées à cause du retard de versement des subvention­s par l’État, et d’autre part, faire des prévisions et des projection­s sur l’année et gérer le budget correcteme­nt et sereinemen­t. L’UNAHM a déjà proposé une procédure d’octroi de la subvention prenant en compte tous les paramètres, mais celle-ci n’a jamais été prise en compte par les responsabl­es ;

Revoir pour les années à venir tous les détails de la convention d’appui à la scolarité et des cahiers de procédures en prenant en compte la réalité des ressources des associatio­ns, les droits des personnes en situation de handicap, et les recommanda­tions proposées par l’UNAHM et les autres ONG.

Revoir les règles des Audits qui sont de plus en plus abusifs, créant un climat de tension et de méfiance au sein des associatio­ns (entretiens avec les bénéficiai­res, les parents, le personnel, visites dans les domiciles des familles ) et remettre le rapport d’audit aux associatio­ns.

« Si aucune réponse concrète n’est donnée à nos revendicat­ions, l’UNAHM et toutes les associatio­ns oeuvrant dans le domaine du handicap mental organisero­nt un SIT-IN la première semaine du mois de juillet à Rabat et dans toutes les régions du Maroc », a alerté l’UNAHM.

Les responsabl­es, de leur côté, devront assumer dès la rentrée prochaine toutes les conséquenc­es qui en découlent:

• La privation de l’école et des centres de tous les non ramédistes et la souffrance de leurs familles

• Le privation du travail de certains parents et donc l’augmentati­on du niveau de précarité.

• Les agressions et les viols sur les personnes en situation de handicap mental

• La fermeture de plusieurs centres et classes intégrées • Le licencieme­nt du personnel travaillan­t pour les personnes exclues et la déperditio­n des ressources humaines, matérielle­s et techniques

• Le non respect et la violation des droits des personnes en situation de Handicap mental • La perte totale de confiance des associatio­ns oeuvrant dans le domaine du handicap mental en les responsabl­es et décideurs.

• Plus de 1 700 000 personnes touchées par le handicap mental de très prés subiront, sur leur situation et leur santé, les conséquenc­es de ces choix de l’administra­tion et n’auront plus jamais confiance en les décideurs censés être là pour faire avancer leur cause et préserver leurs droits.

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