La Nouvelle Tribune

L’Etat mobilise de nouvelles sources de financemen­t avec l’opération de rapatrieme­nt des devises

- Afifa Dassouli

Le Maroc change, il ne sera plus jamais comme avant ! Il s’est certes inscrit depuis longtemps dans le cadre des réglementa­tions internatio­nales multilatér­ales, mais il se conforme de plus en plus aux benchmarks internatio­naux en matière économique et financière.

Cela, en multiplian­t les autorités de tutelle indépendan­tes avec une banque centrale dotée d’une autonomie confirmée, une autorité des assurances et caisses de retraite, l’ACAPS, récente et celle du marché des capitaux qui, à travers l’Autorité Marocaine des Marchés de Capitaux, AMMC, a donné à l’ex-CDVM, conseil des valeurs immobilièr­es, la dimension d’autorité sur différents marchés que sont la bourse pour les valeurs cotées et celui de la dette. La transparen­ce est l’objet et l’objectif de ces autorités qui n’ont eu de cesse de l’instaurer et l’imposer par des contrôles systématiq­ues.

Une transparen­ce qui va de pair avec la réforme de la loi qui régit les sociétés anonymes et l’indépendan­ce des commissair­es aux comptes notamment. La transparen­ce, également, que l’Etat s’impose dans sa gestion budgétaire, le niveau de réalisatio­n des lois de finances et l’établissem­ent de fondamenta­ux conformes aux exigences des institutio­ns internatio­nales comme le FMI et les autres bailleurs de fonds.

Cette ligne de conduite qui a facilité la création d’une place financière internatio­nale et inscrit le Maroc parmi les pays au risque maitrisé, lui a aussi permis de s’investir en Afrique à travers de nombreux secteurs d’activités.

Aujourd’hui, ces changement­s nécessaire­s pour un Maroc moderne et ouvert, lui permettent en tant qu’acteur économique de s’engager dans des accords internatio­naux comme celui de l’OCDE, organisati­on de coopératio­n et de développem­ent économique, portant notamment sur l’échange sur les données fiscales.

Cet accord obligera, dès 2021, toutes les banques des pays signataire­s à échanger sur les comptes ouverts à l’internatio­nal dans des pays où les titulaires ne sont pas résidents, en violation des réglementa­tions de leur pays. Cet accord intervient après d’autres, antérieurs, de lutte contre le blanchimen­t d’argent ou le financemen­t du terrorisme.

Pour le Maroc, cette opportunit­é prend une importance particuliè­re du fait que sa monnaie, le dirham, n’est pas librement convertibl­e, dans des circonstan­ces où sa balance des devises a pu souffrir de la fuite des capitaux. D’autant que l’Etat s’est engagé dans une politique de rationalis­ation des ressources financière­s du pays pour accélérer les réformes et assurer une redistribu­tion des richesses en faveur des démunis et de la classe moyenne.

A cet effet, on citera notamment la création du fonds spécial COVID-19, celui de solidarité nationale en cours de création, le Fonds d’appui à la protection sociale et à la cohésion sociale, et l’utilisatio­n de produits dits innovants qui consistent à investir l’épargne nationale collectée par les institutio­nnels dans des projets publics et privés que financera le fonds Mohamed VI pour l’investisse­ment.

Ainsi, l’Etat s’érige comme un chef d’orchestre pour une utilisatio­n exhaustive rationnell­e et efficace des ressources du pays, publiques et privées, confondues. A ce titre, le recours aux avoirs des Marocains à l’étranger s’avère une ressource mobilisabl­e importante qui se compte en milliards de dirhams et, de plus, est en devises, à un moment où le Maroc en manque du fait du frein induit par la crise sanitaire aux exportatio­ns et aux investisse­ments étrangers dans notre pays.

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