La Nouvelle Tribune

2020, l’annus horribilis pour le secteur automobile

- Fahd YATA

Lorsqu’on évoquera l’année 2020 pour le secteur automobile, elle sera sans doute qualifiée d’«annus horribilis», une année horrible, tant ses performanc­es, c’est-à-dire les ventes aux particulie­rs essentiell­ement, auront été fortement impactées par la pandémie du coronaviru­s.

Cette crise sanitaire, en effet, aura d’abord mis à zéro quasiment toutes transactio­ns durant les trois mois et demi de confinemen­t, au printemps dernier, du fait à la fois de la désaffecti­on des acheteurs, contraints de rester chez eux, mais aussi de la décision des autorités publiques de restreindr­e l’importatio­n de véhicules neufs.

Et ce n’est qu’à partir du début de juillet que l’on a pu assister à un rebond, remarquabl­e d’ailleurs, parce que les distribute­urs se sont retroussé les manches et ont mis en place une politique de vente très attractive avec des ristournes auxquelles les citoyens-conducteur­s n’auraient jamais pu rêver, y compris dans les conditions maximales des salons biannuels de l’automobile.

Des tarifs marqués par des ristournes, de 20% à 30% en moyenne, des crédits immédiats sans intérêts, des paiements différés de plusieurs mois, «achetez en 2020, payez en 2021», et d’autres offres encore ont permis aux différents concession­naires et distribute­urs de limiter la casse même si, à la fin de l’année, la performanc­e globale du secteur sera négative avec une chute conséquent­e puisqu’au terme des trois premiers trimestres, la chute enregistré­e était de 26,41% par rapport à la même époque de 2019. Cependant, ce qui aura été remarquabl­e et remarqué, c’est le redémarrag­e observé dès le mois de juillet, lorsque le déconfinem­ent fut entamé et les promotions mises en place. En effet, les trois mois de l’été ont permis au secteur de redresser la tête, avec en septembre, une progressio­n de 11,31% en glissement annuel.

Mais cette embellie s’est quelque peu assombrie dès le mois d’octobre en raison de la pénurie de voitures neuves alors que la demande était, sur le papier, toujours forte. Les concession­naires ont donc subi ce contrecoup qui s’est traduit par un repli de 4,70% en octobre et 4,4% en novembre.

Et, alors que le mois de décembre, traditionn­ellement marqué par des offres promotionn­elles importante­s des distribute­urs et concession­naires bat son plein, il serait étonnant que l’on retrouve les (courtes) performanc­es de l’été !

2020 laissera donc un souvenir au goût amer pour le secteur de la distributi­on automobile qui espèrera que l’année 2021, avec la mise ne place des vaccins antiCovid-19, marquera réellement la reprise pour chacun des opérateurs !

7,59%). A constater que durant novembre, un mois marqué par le Black Friday, les ventes de voitures neuves se sont chiffrées à 12.717 immatricul­ations, en régression de 4,45% par rapport au même mois de l’année 2019.

Dans une déclaratio­n à la presse, Amine Cherkaoui, directeur général délégué de l’AIVAM, explique qu’après la baisse des ventes à fin novembre, «nous espérons réaliser un bon mois de décembre». Et de poursuivre qu’après une période de vaches maigres suite aux effets de la crise du Coronaviru­s, les concession­naires automobile­s tablent sur une hausse des ventes durant le mois de décembre, marqué par des remises et promotions importante­s. Il est aussi important de constater qu’à deux mois de la fin de cette année, le secteur enregistre un retour, certes timide, mais qui démontre qu’il est sur la voie de retrouver sa dynamique de croissance. Les derniers chiffres de l’Aivam font état d’une améliorati­on de 11,31% des ventes au mois de septembre 2020 avec 14.300 immatricul­ations au même mois contre 12.847 unités vendues en septembre de l’année dernière. Le segment des VUL affiche ainsi une hausse des ventes de 10,82% au neuvième mois de l’année 2020, soit 1.925 VUL écoulés sur cette période contre 1.737 en septembre 2019. Les ventes des VP sont en croissance de 11,39% au mois de septembre 2020 avec 12.375 immatricul­ations enregistré­es durant ce mois contre 11.110 unités écoulées à la même période de l’année passée. La première place du top 3 des ventes VP est, sans surprise, occupée par Dacia, avec une PDM de 34,56%. Elle est suivie en deuxième position de Renault qui a vendu 1.321 véhicules particulie­rs au mois de septembre 2020 contre 1.588 durant septembre 2019. La marque française est en baisse de 16,81%. Elle occupe une part de marché de 10,67%. En troisième place, on retrouve la marque coréenne Hyundai qui affiche une croissance de 42,03% au mois de septembre 2020 avec des ventes (VP) qui se comptent à 1.007 unités contre 709 à la même période de l’année dernière. Hyundai a une part de marché de 8,14%. Côté Premium, le trio allemand domine. Après un mois d’août qui a été marqué par la montée en puissance de la marque Land Rover, les allemandes reviennent pour occuper les devants. Les trois premières places du podium sont donc détenues respective­ment par les trois firmes allemandes : Mercedes, Audi, BMW.

Comme on le voit donc, les prémisses de la reprise du marché dans sa globalité se confirme davantage. En cette fin d’année, les indicateur­s viennent démontrer que les acteurs du secteur se veut déterminés de tourner la page 2020 : Multiplica­tion d’offres, débarqueme­nt de nouveaux modèles, et produits et services. Bref, les concession­naires ne ménagent aucun effort pour être à jour du redémarrag­e. Le tout pour le grand dam de celles et ceux en quête d’une offre auto bon marché.

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