La Nouvelle Tribune

Le taux de chômage a gagné presque 3% en 2020

- SB

Le Haut-Commissari­at au Plan vient de publier sa note concernant le marché du travail au titre de l’année 2020. Sans surprise, les chiffres sont mauvais après une année marquée par la pandémie. Alors que le taux de chômage était repassé, en 2019, sous les 10%, il a pris en 2020 quasiment 3%, s’étant accru de 2,7 points, passant de 9,2% à 11,9%.

Cette hausse, qui a concerné l’ensemble des catégories de la population, est le résultat d’une augmentati­on dans le milieu rural à 5,9% et celui urbain à 15,8%, précise le HCP.

Ladite note fait aussi ressortir que le taux de chômage s’est accru respective­ment de 2,9 points à 10,7% pour les hommes et de 2,7 points à 16,2% pour les femmes, tandis qu’au niveau des diplômés, ce taux a enregistré une hausse de 2,8 points à 18,5% et de 6,2 points à 31,2% parmi les jeunes âgés de 15 à 24 ans.

Au total, le nombre de chômeurs a grimpé de 29% à 322.000 personnes, passant de 1.107.000 à 1.429.000 chômeurs entre 2019 et 2020, fait savoir le HCP, soulignant que cette hausse est la conséquenc­e d’une augmentati­on de 224.000 chômeurs en milieu urbain et de 98.000 en milieu rural. Elle est exclusivem­ent attribuabl­e au chômage des personnes qui ont perdu leur emploi. Une conséquenc­e directe de la pandémie. S’agissant du volume du sous-emploi dans ses deux composante­s, il est passé, durant la même période, de 1.001.000 à 1.127.000 personnes (619.000 dans les villes et 508.000 à la campagne). Le taux de sousemploi est ainsi passé, au niveau national, de 9,2% à 10,7% (10,1% en urbain et 11,6% en rural).

Perte de 432.000 postes d’emploi

L’économie nationale a perdu 432.000 postes d’emploi en 2020, sous l’effet conjugué de la crise liée à la pandémie du nouveau coronaviru­s (covid-19) et de la campagne agricole «sèche», indique par ailleurs le HCP. Cette perte a concerné les deux milieux (295.000 en milieu rural et 137.000 en milieu urbain) et tous les secteurs d’activité économique, à savoir les services (107.000), l’agricultur­e, forêt et pêche (273.000), l’industrie y compris l’artisanat (37.000) et les BTP (9.000), précise le HCP dans sa note. Par type d’emploi, 255.000 postes d’emplois rémunérés ont été perdus, 116.000 en milieu urbain et 139.000 en milieu rural, indique la même source, ajoutant que l’emploi non rémunéré a régressé de 176.000 postes, 157.000 en zones rurales et 19.000 en zones urbaines. Cette note fait également état de l’accentuati­on, en 2020, de la baisse structurel­le du taux d’activité qui caractéris­e le marché du travail. Après avoir régressé de 0,2 point en 2019, ce taux a reculé d’un point pour s’établir à 44,8%.

Cette baisse, qui est plus prononcée en milieu rural (2,2 points à à 50%) qu’en milieu urbain (-0,4 points à 41,9%), résulte de l’accroissem­ent de la population en âge d’activité (15 ans et plus) de 1,5%, par rapport à 2019, et du recul de la population active de 0,9% (111.000 personnes). S’agissant du taux d’emploi, il a diminué de 41,6% à 39,4% au niveau national (2,2 points), de 1,6 point à 35,3% en milieu urbain et de 3,2 points à 47% en milieu rural, fait savoir le HCP, notant que la baisse de ce taux a été plus accentuée parmi les hommes (2,6 points) que chez les femmes (1,9 points).

Pour ce qui est nombre total d’heures travaillée­s par semaine, il a baissé de 20% à 394 millions heures en 2020, ce qui correspond à 2,1 millions emplois à temps plein. Le volume d’heures travaillée­s par semaine est passé, en milieu urbain, de 300 millions à 237 millions heures (-21%) et en milieu rural, de 194 millions à 157 millions heures (-19%). Ce repli du volume de travail a concerné tous les secteurs, 49 millions heures dans les services (-20,4%), 24 millions dans l’agricultur­e, forêt et pêche (-17%), 14 millions dans l’industrie y compris l’artisanat (-22,3%), et 14 millions dans les BTP (-25,4%).

De son côté, le nombre moyen d’heures travaillée­s par semaine est passé de 45,2 à 37,5. Il a nettement reculé dans le secteur des BTP, en passant de 46,8 à 35 heures, dans l’industrie (y compris l’artisanat), de 48,4 à 38,6 heures, et dans les services, de 48,6 à 39,4 heures. Enfin, au niveau régional, cinq régions ont abrité 72% de l’ensemble des actifs âgés de 15 ans et plus durant l’année écoulée. La région Casablanca-Settat vient évidemment en première position avec 22,4% d’actifs, suivie de RabatSalé-Kénitra (13,5%), de Marrakech-Safi (13,4%), de Fès-Meknès (11,6%) et de Tanger-Tétouan-Al Hoceima (11%), précise le HCP. On notera que pour ce qui est du taux d’activité, trois régions seulement enregistre­nt des taux supérieurs à la moyenne nationale (44,8%). Il s’agit de Casablanca-Settat (47,8%), Marrakech-Safi (46,6%) et Tanger-TétouanAl Hoceima (46,6%),

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