Un #STOP490 en soutien à Hanaa de Tétouan
Ala suite de la diffusion massive d’une vidéo à caractère sexuel à travers les applications de messagerie par les internautes marocain.e.s, la PJ de la ville de Tétouan a arrêté la jeune femme qui apparaissait dans cette vidéo et l’a placée en détention provisoire. Quelques jours plus tard, le tribunal la condamne à 1 mois de prison ferme principalement sur le fondement de l’article 490. Hanaa est maman de deux enfants et vit dans une situation de précarité extrême. Elle a été victime d’exploitation sexuelle à des fins pornographiques par l’auteur de la vidéo qui a décidé, plusieurs années plus tard, de diffuser cette vidéo sans son consentement. Aujourd’hui, c’est elle qui se retrouve en prison tandis que l'auteur de ces infractions est en liberté. «La loi marocaine est supposée protéger les victimes comme Hanaa, et non pas les punir. En effet, l’article 448-1 du code pénal punit l’exploitation sexuelle à des fins pornographiques de 5 à 10 ans d’emprisonnement et l’article 447-1, quant à lui, punit la diffusion de vidéos privées sans le consentement de la personne concernée de 6 mois à 3 ans d’emprisonnement. Mais que se passet-il dans la tête de ceux qui sont censés rendre la justice lorsqu’au lieu de la protéger, ils choisissent de la poursuivre et de la condamner elle, Hanaa, au visa de l’article 490 ? C’est dire à quel point cet article est insidieux. C’est une arme entre les mains d’une justice complètement désensibilisée aux questions des violences faites aux femmes, de la protection de la vie privée et des libertés individuelles», déclare-t-on auprès de l’association. Et d’ajouter : «C’est portés par la même flamme qui nous anime depuis le début, que nous, les Hors-la-loi, vous invitons à prendre part au sit-in digital que nous organisons sous le hashtag de #STOP490». L’association a invité chaque personne à poster sur ses pages, ce mercredi 3 février à partir de 9h du matin, le #STOP490 sur un fond rouge, symbole de sa participation au sit-in digital et à l’appel que à l’abrogation pure et simple de l’article 490 du code pénal. Ce sit-in digital a pour objectif de soutenir Hanaa dans sa procédure d’appel qui vise à faire tomber sa condamnation au titre de l’article 490.