L’approche qualitative du Groupe AWB
Avec l’engagement du système bancaire dans le soutien aux acteurs économiques pendant la triple crise, sanitaire, économique et sociale de 2020, les résultats annuels de s banques sont très attendus pour juger de leur force d’une part et l’impact de la crise sur leur activité, d’autre part.
Attijariwafa bank vient d’ouvrir le bal en publiant un communiqué sur ses résultats au 31 décembre 2020, lesquels, au-delà des résultats chiffrés, décrivent différemment l’activité de l’année 2020.
En effet, que les résultats soient bons ou pas, Attijariwafa bank apprécie son activité de l’année de crise qu’a été 2020, à travers sa contribution à en limiter les dégâts en mettant en avant, en chiffres, son « Dispositif de soutien à l’économie depuis le début de la crise» :
C’est ainsi qu’elle a financé 65 00 jeunes et porteurs de projet et accepté 215 000 demandes de report de crédits.
Elle a contribué à hauteur de 46% du total des crédits «Intelaka», de 33% du total des crédits «DAMANE OXYGÈNE» et de 30% du total des crédits «DAMANE RELANCE» octroyés par le secteur bancaire.
Elle a ainsi financé à elle seule 68 700 entreprises pour pas moins de 40 milliards de dirhams de crédits additionnels distribués par rapport à l’année précédente. En commençant par de tels chiffres, le communiqué indique d’emblée qu’AWB qualifie l’exercice 2020 d’exceptionnel au titre duquel elle se devait jouer un rôle de soutien à l’économie au côté de l’État et de soutenir tous ses clients qu’elle qu’en soit la catégorie, personnes physiques, entreprises, grandes et petites, et autres administrations.
Le second point fort de ce communiqué des résultats annuels du groupe Attijariwafa bank, porte sur un constat inédit selon lequel, 2020 a été une année exceptionnelle en matière d’accumulation de l’épargne.
Car, il va sans dire que le confinement total et les mesures restrictives de liberté qui ont été et sont toujours prises pour lutter contre la Covid-19, ont impacté fortement la consommation des ménages et induit une accumulation des revenus sous forme d’épargne.
A ce titre, AWB s’est érigé, à juste titre et comme tout institutionnel qu’elle est, en collecteur d’épargne, affichant à fin décembre un montant de 508,7 milliards de dirhams d’épargne collectée contre 476 Mds DH en 2019, avec une augmentation de 52 Mds DH, soit 6,9%, un taux apparemment exceptionnel mis en avant sciemment par le communiqué.
Il faut savoir que cette épargne est considérée dans nombre de pays riches comme une des sources de la relance économique. En France, par exemple, un débat est lancé sur comment inciter les Français à débloquer cette épargne pour consommer . L’État pense même la réorienter vers le financement des PME en créant un compte sur livret C, bien rémunéré, dédié à cet effet. En parallèle, l’utilisation de cette manne a permis de financer en 2020 une augmentation des crédits bancaires qui ont crû de 3,1%, à 333,7 Mds DH, faisant de la banque le premier acteur du financement de l’économie, encore une appréciation inédite de son activité.
Le troisième trait de 2020 pour le groupe Attijariwafa porte sur l’importance de son activité de banque digitale et des paiements électroniques au Maroc qui la met en pole position dans le secteur. Toutefois, la présentation qualitative de la contribution d’Attijariwafa Bank aux efforts de la lutte contre la crise, par son engagement aux côtés de l’État pour soutenir l’économie, n’a pas manqué de détériorer ses résultats financiers.
En effet ces derniers ont été sérieusement impactés par la dégradation du risque de crédit en 2020.
C’est ainsi que les principaux indicateurs d’une banque que sont le produit net bancaire part du groupe et le résultat net part du groupe d’AWB, ont été touchés.
«Le Produit Net Bancaire s’est élevé à 23,9 milliards de dirhams, en amélioration de 1,6% par rapport à 2019 et le résultat net part du groupe ressort à 3,0 milliards de dirhams, en repli de 48,1%, impacté par la contribution exceptionnelle au Fonds spécial Covid-19, conjugué à la hausse significative du coût du risque» explique le communiqué. Le coût du risque s’est beaucoup détérioré et enregistre une augmentation de 243%, se fixant à 5,5 milliards de dirhams. Le risque de crédit conséquent à la crise a été fait l’objet de provisionnements anticipatifs et prudents associés. Rapporté aux encours de crédits, le coût du risque consolidé atteint 1,51% contre 0,46% en 2019.
Attijariwafa bank, reste malgré cela, déterminée pour 2021 à continuer dans la même voie, celle de soutenir ses clients dans cette période difficile et déployer toutes les mesures permettant de favoriser la relance économique dans les pays de présence. Enfin, en réaction à ces résultats jugés à leur juste valeur comme insuffisants, Attijariwafa Bank, ne baisse pas les bras. Jugeant du contexte de profondes mutations économiques, sociétales et technologiques accélérées par la crise de la COVID-19, le groupe bancaire a élaboré un nouveau plan stratégique 2021-2025, pour de nouvelles perspectives de croissance …