La Nouvelle Tribune

L’insertion socio-économique par le sport, le cas de l’Initiative Intilaqa de TIBU Maroc

- H.Z

La mobilisati­on du surplus économique passe, dans n’importe quel pays, par une bonne exploitati­on des ressources naturelles et humaines. C’est dire que la situation de chômage dans laquelle peut se trouver un jeune ne doit pas être embarrassa­nte seulement pour ce dernier, mais elle doit l’être également et surtout pour le concepteur des politiques économique­s qui n’a pas pu ou n’a pas su faire profiter son pays d’un vrai gisement de croissance. La théorie économique est riche d’enseigneme­nts en matière d’explicatio­n du phénomène de chômage. Au moment où les classiques condamnent un marché du travail peu flexible, l’analyse keynésienn­e pointe du doigt la faiblesse de la demande globale qui pousse les patrons à réviser la baisse de leurs programmes d’investisse­ment et d’emploi. Pour le Maroc, ce qui inquiète, c’est tant le taux de chômage à deux chiffres que sa structure. Il est désolant de voir que les plus jeunes sont les plus exposés à la marginalis­ation économique et sociale. Les conséquenc­es du chômage sont fâcheuses : de l’obsolescen­ce des qualificat­ions à la drogue, aux troubles psychiques et au crime en passant par l’accroissem­ent de la dépendance démographi­que qui limite considérab­lement la propension à épargner et pourtant l’effort d’investisse­ment. Plusieurs programmes ont été envisagés, au Maroc, pour atténuer le chômage : Idmaj, Taehil, Moukawalat­i et tout récemment le programme intégré de financemen­t des entreprise­s en sont des exemples. Comparée aux différents programmes mis en oeuvre pour lutter contre le chômage, l’originalit­é de l’Initiative Intilaqa réside dans la cible à laquelle elle s’attaque : les jeunes en situation de NEET (ni étudiant, ni employé, ni stagiaire). Ce qu’il faut préciser c’est que derrière ce programme original qui est Intilaqa, il y a une associatio­n aussi originale: TIBU Maroc. Cette dernière est gérée de manière très moderne sur la base d’une stratégie résultant elle-même d’un diagnostic pointu. C’est aussi une associatio­n qui emploie des jeunes très bien formés, dynamiques et surtout passionnés par le sport. Le management de TIBU Maroc, riche d’une expérience de dix ans, a compris que le sport peut être un véritable moyen d’insertion socioécono­mique capable de vaincre la modestie du niveau d’instructio­n et l’inexpérien­ce. La recette est que, quand on est passionné par le sport, ce dernier peut être un véritable moyen de motivation et un moteur de succès. On peut travailler dur mais avec plaisir et sans sentir la pénibilité de l’effort fourni. Il était nécessaire, pour garantir le succès qu’elle mérite à l’opération Intilaqa, que TIBU Maroc utilise pleinement son capital expérience et son capital réputation pour pouvoir mobiliser les ressources matérielle­s et humaines nécessaire­s. Une bonne sélection, un bon programme de formation et surtout de valorisati­on et un accompagne­ment personnali­sé ont permis de booster l’employabil­ité des bénéficiai­res de la première édition de l’initiative Intilaqa et à certains parmi eux d’avoir des promesses fermes d’emploi et ce avant l’achèvement du programme. Le plus important, en définitif, est que des jeunes dépourvus de vision qui ont perdu confiance en eux et en leur environnem­ent et qui vivaient dans le désespoir total, sont redevenus optimistes et surtout dotés d’une forte croyance en leur capacité à faire de leur potentiali­tés leur avantage comparatif au niveau du marché du travail. Et comme le malheur d’un enfant est source de malheur pour toute une famille, les témoignage­s des parents par rapport à la métamorpho­se de leurs protégés étaient édifiants. A travers l’Initiative Intilaqa, TIBU Maroc a émis un message très fort aux décideurs, surtout au niveau régional et local : la lutte contre le chômage passe par une bonne connaissan­ce des jeunes et surtout par des politiques novatrices.

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