La Nouvelle Tribune

Vie partisane Le PJD hausse le ton !

- Hassan Zaatit

Ces derniers temps qui coïncident avec l’adoption des textes relatifs aux prochaines législativ­es, le PJD revient à sa stratégie d’antan. En effet et à quelques mois des législativ­es 2021, le parti ne cesse de se plaindre, et de tout. Elle se veut victime, évoquant l’injustice et le complotism­e ! N’en pouvant plus, certains de ses ténors menacent même de claquer la porte. Le patron du parti, Saâd Eddine El Otmani, brandit, lui, la menace de l’article 103 de la Constituti­on, suite au vote de l’amendement sur le quotient électoral. Même constat chez le président du groupe parlementa­ire du PJD, Mostapha Ibrahimi qui a invoqué l'article 103 de la Constituti­on exigeant un vote de confiance au gouverneme­nt, estimant que «l’Exécutif a perdu sa majorité après le vote en faveur de l'amendement du calcul du quotient électoral et de l'abandon du seuil électoral». Effectivem­ent, c’est une véritable gifle que le parti a reçu au Parlement. Malgré une forte mobilisati­on de ses 124 députés, les autres partis ont réussi à récolter 160 voix. La propositio­n d’amendement du quotient électoral, déposée par les trois partis politiques de l’opposition, notamment le PAM, l’Istiqlal et le PPS, a été soutenue par les partis de la coalition gouverneme­ntale, notamment le RNI, l’US et l’UC. Et malgré une présence en masse des parlementa­ires du PJD, le parti n’a pas réussi à obtenir gain de cause.

Déçu, lui aussi, le stratège du parti, Slimane Elamrani, explique que «le quotient électoral est un amendement non constituti­onnel et on le dit avec conviction». Et de poursuivre qu’il n’y a aucun pays dans le monde qui envisage cet outil : «Nous sommes en face d’un scandale législatif et on ne le dira pas assez : l’adoption du quotient électoral, en plus de la suppressio­n du seuil, ne fera qu’entraîner les conseils territoria­ux dans une sale balkanisat­ion». D’autres Pjdistes vont plus loin. Selon eux, le quotient électoral prouve encore une fois la force de l’équation PJD. D’autres pjdistes menacent de boycotter tous les grands rendez-vous politiques du pays.

Certains vous diront même qu'ils sont prêts à descendre dans la rue dans le cas où le quotient électoral est validé. La menace a été adressée, le mardi 9 mars 2021, au ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit. Et ce n’est pas tout. Le parti vient d’annoncer un recours devant la Cour Constituti­onnelle avec l’espoir de faire obstacle aux dispositio­ns instituant un nouveau quotient électoral, un changement perçu par le parti de la Lampe comme une tentative d’amoindrir ses chances de succès aux prochaines législativ­es.

L’annonce a été faite par Mustapha Ibrahimi, président du groupe du PJD à la Chambre des Représenta­nts : «Nous allons introduire un recours en espérant que la Cour constituti­onnelle invalide la dispositio­n 84 de la loi organique relative à la Chambre des représenta­nts. Nous jugeons ce quotient anti-démocratiq­ue», a-t-il affirmé lors d’une conférence de presse.

En attendant, le PJD est aujourd’hui dans une mauvaise posture. Après l'adoption vendredi soir du projet de loi organique 04-21 par la Chambre des Représenta­nts

à la majorité, l’inquiétude de la famille Pjdiste est montée d’un cran. Ce texte complète la loi organique 27-11 relative à la Première Chambre. Lors d'une séance plénière tenue en présence du ministre de l'Intérieur Abdelouafi Laftit, le texte a été approuvé par 162 voix pour, 104 contre et une seule abstention. Des amendement­s ont été introduits sur le projet, portant essentiell­ement sur l'adoption du quotient électoral sur la base des inscrits et l'abandon du seuil électoral.

Face à un contexte pareil et comme on le voit, la Lampe revient à sa démarche d’antan. Pleurer, se plaindre, crier au complot et à l’injustice...autant de tactiques que les Pjdistes exploitent comme il se doit à chaque événement électoral. Seulement, cette chanson a vieilli et ne peut continuer à faire l’affaire d’un parti qui, excepté le fait d’être une organisati­on politique des mieux ficelées, il n’a pas réussi à fournir les réponses adéquates aux grandes questions des citoyens marocains. En somme, en dix ans, le parti n’a pas vraiment convaincu. Peu importe le bilan, le constat reste patent : le PJD reste une machine électorale à ne jamais prendre à la légère.

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