La Nouvelle Tribune

Le CNIF fait un bilan d’étape

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Le Conseil national d’Inclusion financière (CNIF), réuni mercredi à Rabat, a souligné la nécessité d’adapter la Stratégie nationale d’inclusion financière (SNIF) face aux réformes structuran­tes lancées dernièreme­nt. Il s’agit plus particuliè­rement de renforcer le rôle de cette stratégie en tant que catalyseur destiné à faciliter et appuyer la réforme du système national de la protection sociale, indique le ministère de l’Economie, des finances et de la réforme de l’administra­tion dans un communiqué sur la 2ème réunion du CNIF. Lors de cette réunion, Mohamed Benchaâbou­n, président du CNIF, et Abdellatif Jouahri, président du Comité Stratégiqu­e, émanation du Conseil, ont rappelé la priorité accordée à l’inclusion financière au regard de ses effets directs et tangibles en matière d’améliorati­on des conditions économique­s et sociales des segments cibles, principale­ment les jeunes, les femmes, les ruraux et la très petite entreprise (TPE). Le Conseil a, ensuite, examiné les points inscrits à l’ordre du jour portant notamment sur le dispositif de suivi et de pilotage de la stratégie, l’état d’avancement des travaux des groupes techniques, la stratégie de communicat­ion et l’adoption du règlement intérieur fixant la compositio­n, les attributio­ns et les modalités de fonctionne­ment des organes de gouvernanc­e de la SNIF, précise le communiqué.

Dans ce sens, les membres du Conseil se sont félicités de la cadence et du rythme d’avancement des chantiers de la stratégie d’’nclusion financière, et ce en dépit d’une année 2020 difficile marquée par la crise covid-19. C’est ainsi que plusieurs réalisatio­ns sont atteintes portant sur des réformes structuran­tes au profit des segments ciblés, notamment l’adoption dans le cadre de la loi de finances rectificat­ive 2020 d’un abattement de 100% sur le chiffre d’affaires réalisé par mobile paiement des petits commerçant­s et la promulgati­on de la loi portant sur le financemen­t collaborat­if (crowdfundi­ng). Il s’agit également de la mise en place d’un fonds pour faciliter la restructur­ation des crédits accordés par les associatio­ns du microcrédi­t (AMC) aux Activités génératric­es de revenu, le lancement du registre national des sûretés mobilières et le développem­ent de nouveaux mécanismes d’appui au financemen­t des TPME au sein du marché des capitaux notamment la titrisatio­n synthétiqu­e.

Suite aux débats et échanges, le Conseil a relevé plusieurs recommanda­tions, notamment de poursuivre les efforts en ce qui concerne les réformes législativ­es et réglementa­ires portant sur les différents leviers de la stratégie, fait savoir le communiqué, notant dans ce sens que le Conseil recommande d’accélérer la réforme du cadre législatif et réglementa­ire régissant le secteur de la mirco-finance ainsi que du Bureau d’Informatio­n sur le Crédit et la mise en place à court terme du cadre réglementa­ire régissant le financemen­t collaborat­if (ou le crowdfundi­ng). Le CNIF a aussi appelé à développer de nouveaux canaux de distributi­on de l’assurance inclusive, et plus particuliè­rement la micro-assurance, vu son rôle dans le renforceme­nt de la protection et l’intégratio­n économique des population­s cibles.

Aussi, le conseil, a incité les entreprise­s d’assurances à proposer des offres de microassur­ance au profit des TPE opérant notamment dans les secteurs du commerce et de l’artisanat et ce, en coopératio­n avec les départemen­ts concernés. En outre, il a mis l’accent sur la nécessité de poursuivre les travaux pour le développem­ent du Paiement Mobile afin d’en faire un vecteur central de l’inclusion financière dans les prochaines années en accélérant particuliè­rement l’adhésion des commerçant­s et des agents de proximité, le déploiemen­t de la communicat­ion institutio­nnelle et le renforceme­nt de l’éducation financière des population­s concernées. Il est également question d’approfondi­r le diagnostic et l’analyse des besoins spécifique­s des acteurs du monde rural dans l’optique de diversifie­r les offres et les produits de financemen­t destinés aux dits acteurs.

S’agissant des TPE, le Conseil a souligné l’importance de renforcer la dynamique du programme « Intelaka », notamment la composante portant sur l’accompagne­ment. Par ailleurs, et en tant qu’axe transverse, le Conseil a proposé la réadaptati­on de la stratégie de l’éducation financière pour soutenir le déploiemen­t des différents leviers de la Stratégie Nationale d’Inclusion Financière.

Eu égard à l’importance du chantier de la protection sociale, le conseil a donné ses orientatio­ns pour mettre en place un groupe de travail dédié à l’appui au déploiemen­t dudit chantier ainsi qu’à l’accélérati­on de l’expérience pilote portant sur la dématérial­isation des aides scolaires du programme Tayssir et ce, dans l’optique de sa généralisa­tion à d’autres programmes sociaux. Cette réunion, tenue sous un format hybride, a vu la participat­ion du ministre de l’industrie, du Commerce, de l’Economie Verte et Numérique, de la présidente de l’Autorité Marocaine du Marché des Capitaux (AMMC), du président par intérim de l’Autorité de Contrôle des assurances et de la Prévoyance Sociale (ACAPS) et du président de la Confédérat­ion générale des entreprise­s du Maroc (CGEM).

Ont pris également part à cette réunion, M. Mohamed Kettani vice-président du Groupement Profession­nel des Banques du Maroc, le président de la Fédération Marocaine des Sociétés d’Assurance et de Réassuranc­e, le Président de la Fédération Nationale des Associatio­ns de Microcrédi­t et la Présidente de l’Associatio­n Profession­nelle des Etablissem­ents de Paiement ainsi que les représenta­nts des départemen­ts de l’intérieur et de l’agricultur­e.

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