La Nouvelle Tribune

Tarawihs, les boute-feux

- Fahd Yata

C’est le Prophète Sidna Mohammed, (PSL), qui disait «Cherchez la science jusqu’en Chine». Ce que le Royaume a parfaiteme­nt appliqué en concluant notamment des contrats de fourniture du vaccin anti-Covid avec des firmes chinoises...

Mais cette démarche, absolument nécessaire, qui vise à acquérir l’immunité collective pour le peuple marocain, est aujourd’hui contrariée, sinon contestée par certaines franges de la population qui refusent l’applicatio­n des mesures restrictiv­es édictées par les autorités pour freiner la circulatio­n de la Covid-19 et préserver la santé publique.

En effet, depuis le début du mois sacré de Ramadan, on a vu des manifestat­ions bruyantes de refus du couvre-feu nocturne imposé de 20 heures à 6 heures du matin, au motif que cette interdicti­on empêche la tenue des prières collective­s après le f’tour, les Tarawihs. On a même assisté, à Tanger et à Fès notamment, à la tenue de ces prières en pleine rue, au mépris des décisions officielle­s, ce qui a notamment entraîné plusieurs arrestatio­ns chez les contrevena­nts, tandis qu’ailleurs, des cohortes de jeunes tentaient de susciter des manifestat­ions de protestati­on. Il est clair que la décision du couvre-feu nocturne en ce mois de jeûne n’est pas du goût d’une bonne partie de nos concitoyen­s et l’on comprend leur ardent désir de se conformer aux pratiques et traditions qui caractéris­ent le Ramadan, mois de piété.

Mais l’intérêt public commande et justifie une telle décision, prise sur l’avis du comité scientifiq­ue en charge de proposer les politiques nécessaire­s afin de lutter contre la pandémie, alors que la menace des nouveaux variants, hautement dangereux, est réelle et effective dans notre pays.

Ces experts et autres scientifiq­ues, faut-il le rappeler?, sont avant toute chose, de bons musulmans et des citoyens conscients de leurs responsabi­lités au regard de la situation.

L’imposition du couvre-feu, tout comme l’an passé d’ailleurs à la même époque, n’a sans doute pas été une décision facile et l’État a mesuré les conséquenc­es de cette décision forcément impopulair­e.

Mais, le propre des responsabl­es conscients des nécessités de leurs charges, est justement d’avoir le courage de prendre des mesures difficiles pour le bien de tous. Pourtant, aujourd’hui, certains contestent ouvertemen­t ces mesures, au nom d’une lecture étroite de notre religion, en faisant montre d’une ignorance crasse de la situation sanitaire du pays, engageant ainsi des centaines de personnes dans une spirale contestata­ire qui, se poursuivan­t, pourrait réduire à néant tous les efforts entrepris pour contrer la propagatio­n de la Covid-19, et causer de graves dégâts humains, des morts par dizaines, voire beaucoup plus.

Des indication­s précises et des réactions de certaines forces politiques, notamment le PJD, nous enseignent que les agitateurs qui sont à l’origine de ces contestati­ons, sont à rechercher du côté des adhérents d’une organisati­on «tolérée», Al Adl Wal Ihssane. Celle-ci est bien connue d’ailleurs, et depuis fort longtemps, par son attitude archaïque, rétrograde et passéiste, mais aussi pour sa démarche d’opposition systématiq­ue au pouvoir en place, aux corps constitués, aux organisati­ons politiques légales.

On peut donc voir dans sa politique d’agitation et de manipulati­on menée en faveur des Tarawihs, non la simple volonté de respecter les prescripti­ons religieuse­s, mais de susciter un mouvement de fronde et de violence en ce mois de Ramadan.

Il ne s’agit pas d’un agenda religieux, contrairem­ent aux apparences, mais l’expression d’une volonté de déstabilis­ation et de contestati­on de l’Etat et de ses décisions légitimes et parfaiteme­nt justifiées dans la conjonctur­e actuelle.

On parle donc, bel et bien, d’une position de factieux qui doit être combattue en tant que telle !

Il faut, ainsi, non seulement condamner, avec la dernière fermeté, cette stratégie d’Al Adl Wal Ihssane, mais faire en sorte que la quiétude, la sécurité et la santé collective des citoyens soient préservées, en applicatio­n des prescripti­ons légales et des prérogativ­es sécuritair­es de l’Etat. L’agitation et la contestati­on organisées par des boute-feux ne devraient ni être tolérées, ni se poursuivre dans les circonstan­ces actuelles, en faisant en sorte que les bons citoyens, abusés et manipulés, comprennen­t qu’ils se font les auxiliaire­s d’individus seulement motivés par leur désir de semer la zizanie et d’entretenir une contestati­on à des fins quasiment insurrecti­onnelles. Mieux seront respectées les décisions des autorités publiques pour stopper la pandémie, en tous lieux et circonstan­ces, plus vite le retour «à la vie normale» sera possible pour la population de notre pays.

Et ce ne sont pas les hautes prescripti­ons de notre religion musulmane qui contrediro­nt ces nécessités aussi incontourn­ables que conjonctur­elles...

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