Jusqu’à quand l’indifférence des pouvoirs publics ?
Aquelques jours de l’Aïd El Fitr, les interrogations vont bon train sur la prolongation ou non des restrictions imposées par la lutte contre la pandémie et qui, faut-il le mentionner, pèsent aussi durement sur le moral des Marocains que sur leurs portes-monnaies !
Bien sûr, comme à chaque fois, les rumeurs fusent de partout et la parole officielle est absente…
Couvre-feu, restrictions à la circulation inter-villes, fermeture du ciel marocain et des frontières terrestres et maritimes, professions sinistrées, taux de chômage préoccupant, absence de reprise économique, moral au plus bas et sinistrose sont les principales caractéristiques de cette conjoncture qui, en vérité, dure depuis plus d’une année. En parallèle et, selon les données officielles, la situation sanitaire du pays est plutôt bonne, avec une baisse notable des infections, des décès et de la létalité, même si le variant indien est présent, pour deux cas au moins, dans notre pays.
Certes, ce variant effraie, mais les premières données scientifiques attesteraient qu’il est plus contagieux, mais moins virulent que ses homologues anglais, brésilien ou sud-africain.
En outre, l’amélioration des données sanitaires s’ajoute à la reprise de la campagne de vaccination à des rythmes plus soutenus grâce à des approvisionnements qui sont venus relancer la machine. Ce tableau, qu’on veut honnête, ne plaide-t-il pas pour un démarrage progressif, contrôlé et maîtrisé du déconfinement dans les meilleurs délais, à l’image de ce qui se fait en Europe, et notamment en France, malgré des données sanitaires moins favorables que les nôtres?
C’est certainement le voeu et l’espoir de millions de nos concitoyens qui espèrent que le Gouvernement, dans sa réunion de jeudi, saura prendre les mesures d’allègement tant attendues.
En effet, il ne fait pas de doute que la situation économique et sociale actuelle appelle à de telles évolutions nonobstant l’état sanitaire du pays car au rythme où vont les choses le remède sera plus douloureux que le mal…
Par ailleurs, des paramètres incontournables doivent être sérieusement pris en compte en raison de leur importance stratégique pour l’économie du pays et le quotidien de millions de foyers nationaux. Ainsi, le secteur des services est très affecté par les conséquences de la pandémie et la casse est déjà trop importante pour qu’on continue surtout la même tendance autarcique et cloisonnée.
Et même si la récolte céréalière s’annonce exceptionnelle cette année, l’économie nationale n’est pas uniquement faite de farine pour que l’on se contente de ces résultats annoncés.
Les pouvoirs publics doivent, en effet, avoir à l’esprit que le tourisme, la restauration, le transport, l’animation, les petits métiers quasi-informels doivent eux aussi renouer avec un semblant d’activité au plus vite afin que la reprise et la croissance retrouvent des couleurs, (et nous avec !), dans les meilleurs délais. Pourrons-nous, en effet, faire l’impasse sur le retour des touristes à l’été prochain, ainsi que celui de nos chers compatriotes installés à l’étranger et qui, de surcroît, continuent avec diligence, d’envoyer leurs économies au pays ?
Pourrons-nous assister impassibles à la descente aux enfers de notre compagnie aérienne nationale dont les avions sont cloués au sol depuis des semaines ?
Pourrons-nous continuer d’accepter que des dizaines de milliers de nos compatriotes, comme l’an passé, soient interdits d’entrer sur le territoire national, bloqués qu’ils sont depuis plusieurs mois dans des pays où ils n’ont ni aide, ni moyens de subsistance, et encore moins de visibilité sur leur avenir proche ? Quelle est donc cette conscience des responsables qui acceptent ainsi que des drames perdurent au mépris de la situation de leurs concitoyens qui ne demandent qu’à fournir les justificatifs nécessaires pour revenir au Maroc sans mettre en péril la situation sanitaire globale, notamment grâce aux tests PCR ?
L’intérêt général est fait de la somme des intérêts individuels et l’absence de préoccupation officielle envers ces «damnés à l’étranger», le manque de communication à leur endroit n’est pas tolérable, tant il ignore la dimension humaine qui devrait prévaloir avant toute chose.
Alors que certains sont déjà occupés à préparer les élections dans leurs divers volets, il serait bon que ceux qui vont briguer les suffrages des citoyens fassent preuve d’implication et de détermination pour que les problèmes exposés tout au long de cet article deviennent leur priorité en tant que forces politiques soucieuses du sort de leurs électeurs.
Car le moment venu, chacun se souviendra du comportement des uns et des autres.