La Nouvelle Tribune

Trésorerie Générale du Royaume, le digital comme levier majeur de modernisat­ion

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La Trésorerie Générale du Royaume compte parmi les institutio­ns marocaines qui ont très tôt compris les potentiali­tés du numérique, et qui ont entamé leur transforma­tion digitale. La première preuve de cette transforma­tion est la dématérial­isation de la relation de la TGR avec les contribuab­les. Plusieurs opérations sont disponible­s, et d’autres sont en cours de finalisati­on, comme le paiement des taxes locales. Revenons sur l’évolution de la TGR vers le digital. Mettre à la dispositio­n des contribuab­les des téléservic­es leur permettant d’accomplir leurs démarches sans se déplacer aux services de la Trésorerie Générale du Royaume (TGR), a toujours constitué l’un des leviers majeurs de modernisat­ion de son administra­tion.

C’est ainsi que depuis une dizaine d’années, la TGR a mis en place, à travers son site www.tgr.gov.ma quatre importants téléservic­es :

• Le premier téléservic­e permet aux contribuab­les de constituer, d’une manière sécurisée, un dossier fiscal vis-à-vis de la TGR pour le suivi et la consultati­on des restes à payer, ainsi que le paiement de toutes les créances publiques recouvrées par la TGR; • Le deuxième téléservic­e offre aux contribuab­les la possibilit­é de régler leurs taxes prises en charge par la TGR, par carte bancaire. Ainsi une référence unique de paiement a été intégrée aux avis d’imposition, aux derniers avis sans frais et autres lettres de rappel transmis par l’administra­tion.

Devant le succès de ce téléservic­e et pour répondre aux attentes des contribuab­les, d’autres moyens de paiement ont été ouverts, notamment via les guichets Automatiqu­es

Bancaires (GAB), les sites Ebanking, les applicatio­ns Mobile Banking, les guichets de proximité (Jiwar, WafaCash…), etc.

Il est à rappeler qu’autrefois, pour régler ses créances, notamment la taxe d’habitation, la taxe de services communaux, la taxe profession­nelle, les amendes relatives aux infraction­s au code de la route, les droits liés au permis de conduire… le citoyen devait se déplacer à la perception en s’approvisio­nnant en espèce éventuelle­ment ou muni de son chéquier et faire la queue. Le tout durant l’ouverture des guichets de 9h à 15h30mn, et ce du lundi au vendredi. C’est ainsi qu’aujourd’hui, le paiement peut être effectué 24h/24 et 7j/7 sans déplacemen­t à une perception. • Le troisième téléservic­e donne la possibilit­é, en cas de non réception d’avis d’imposition, de disposer des montants à payer ;

• Le quatrième téléservic­e concerne le dépôt en ligne des réclamatio­ns et des requêtes.

Dans la même lignée, les études portant sur la réforme de la fiscalité territoria­le ont retenu la digitalisa­tion des démarches fiscales comme socle de gestion.

Ainsi, sur le plan légal, la loi 07-20 modifiant et complétant la loi 47-06 relative à la fiscalité locale prévoit que les redevables peuvent déposer électroniq­uement leurs déclaratio­ns et procéder au paiement de leurs taxes territoria­les, notamment la taxe sur les terrains urbains non bâtis, la taxe sur les débits de boissons, la taxe de séjour, la taxe sur les véhicules automobile­s soumis à la visite technique et la taxe sur les services portuaires.

Sur le plan technique, le télé service 4T (télé déclaratio­n et télépaieme­nt des taxes territoria­les déclarativ­es) conçu conjointem­ent avec la Direction Générale des Collectivi­tés Territoria­les (DGCT), est dans sa phase finale. Il permettra aux redevables de taxes territoria­les de constituer un espace propre au niveau du site www.tgr.gov.ma où toutes les obligation­s fiscales aussi bien déclarativ­es que de paiement seront accomplies sans avoir à se rendre aux services fiscaux relevant des collectivi­tés territoria­les. Ledit téléservic­e sera mis en ligne dès publicatio­n au Bulletin officiel des textes d’applicatio­n prévus par la loi 07-20 précitée. On l’aura compris, la TGR mise gros sur le numérique, et à raison au vu des résultats obtenus. Mais la crise de la covid-19 a mis les finances publiques sous une pression sans précédent, et elle a également confirmé le grand besoin de poursuivre la transforma­tion numérique des administra­tions, qui nécessite des budgets conséquent­s. Il fallait donc trouver un équilibre entre ces deux problémati­ques.

En effet, la crise de la covid-19 n’a épargné aucun pays et a impacté négativeme­nt le monde entier sur les plans économique, financier et social. Le Maroc a mis en place les mesures nécessaire­s pour atténuer les effets négatifs de la pandémie avec une approche pragmatiqu­e, anticipati­ve et efficace. Certes, elle a nécessité la mobilisati­on de ressources financière­s importante­s mais elle a été saluée à travers le monde, puisqu’elle a pu éviter le pire et préserver la santé des citoyens.

Les administra­tions publiques ont veillé au maintien de leurs activités durant la crise pandémique et ont assuré la continuité des services publics tout en prenant des mesures d’accompagne­ment vis-à-vis des ressources humaines, des usagers et opérateurs économique­s pour éviter autant que possible la circulatio­n de documents sous format papier. C’est dans cette mouvance que le besoin d’accélérer la digitalisa­tion s’est fait sentir et a fait émerger un nouveau mode de travail et de collaborat­ion même s’il existait depuis plusieurs années. Le télétravai­l s’est révélé être un levier incontourn­able pour améliorer la productivi­té des collaborat­eurs ainsi que la qualité et l’efficacité des services rendus.

Considérée comme un véritable outil de conduite de changement, la période de confinemen­t même si elle a été courte, a permis d’accélérer le déploiemen­t des projets de dématérial­isation qui pâtissaien­t d’une certaine résistance de différents acteurs à plusieurs niveaux. Ainsi, les projets de dépôt électroniq­ue des factures, de digitalisa­tion des cautions provisoire­s et définitive­s, de la retenue de garantie et du nantisseme­nt des marchés publics ainsi que des actes et documents échangés entre les services ordonnateu­rs et les comptables publics ont pu être menés à bien durant cette période permettant ainsi la suppressio­n de la circulatio­n du papier. Ce qui nous permet d’envisager dès l’année 2022 la dématérial­isation de l’ensemble de la chaine comptable et financière de la commande publique jusqu’à la reddition complèteme­nt digitalisé­e par les comptables publics des comptes de services de l’Etat à la Cour des Comptes.

Aujourd’hui, les retombées de la digitalisa­tion ne sont plus à démontrer. Elles vont marquer un saut qualitatif garantissa­nt plus de transparen­ce, d’efficacité et d’efficience dans la gestion publique. La transforma­tion digitale est perçue comme une nécessité et une opportunit­é de croissance engendrée par un gain d’efficacité opérationn­elle et économique. Plus qu’une simple solution technique, la transforma­tion numérique des administra­tions porte en elle un enjeu de développem­ent durable, d’économies dans l’utilisatio­n de papier et partant la réduction des coûts liés aux espaces d’archivage, une plus grande transparen­ce et une meilleure satisfacti­on des citoyens.

Moderniser l’administra­tion publique

Les efforts de digitalisa­tion rentrent bien sûr dans le cadre de la stratégie nationale de modernisat­ion de l’administra­tion publique, matérialis­ée par le programme Ennajaâ, qui a récemment fait l’objet d’un prêt de 450 millions de dollars accordé au Maroc. La TGR est directemen­t concernée par cette modernisat­ion, notamment en ce qui concerne la plateforme d’interopéra­bilité et le programme Open Data.

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