La Nouvelle Tribune

L'autonomisa­tion économique des femmes au Maroc au coeur d’une rencontre de haut niveau

- Zainab M’barki

Célébrée tous les ans à la date du 8 mars, la journée internatio­nale des droits des femmes est l’occasion de renforcer l'autonomisa­tion des femmes dans tous les secteurs et domaines de la société. Cette année, la Confédérat­ion générale des entreprise­s du Maroc (CGEM) a organisé conjointem­ent avec le ministère de la Solidarité, de l'Insertion sociale et de la Famille une rencontre autour de «l'autonomisa­tion économique des femmes, un impératif de développem­ent». Au Maroc, les politiques publiques, en impliquant les différents acteurs privés, publics et associatif­s, encouragen­t de plus en plus l’autonomisa­tion économique des femmes marocaines. De nombreuses personnali­tés influentes, impliquées et concernées par cette cause ont pris part à cet événement, dont Chakib Alj, Président de la CGEM, Awatif Hayar, ministre de la Solidarité, de l'Insertion sociale et de la Famille, Saloua Karkri, fondatrice et présidente honoraire de l'AFEM, Chaibia Alaoui Belbzioui, vice-présidente générale de la CGEM Tanger-TétouanAl Hoceima, Yasmine Benamour, co-gérante de HEM auxquelles s’ajoutent d’autres personnali­tés relevant du secteur privé marocain.

Une prise de conscience ?

Cette rencontre prouve une nouvelle fois que le secteur privé désire s’engager à coopérer et à collaborer avec le gouverneme­nt marocain pour promouvoir et par la suite assurer, l’autonomisa­tion des femmes, comme l’a indiqué M. Alj au début de son interventi­on. Il a souligné la prise de conscience, notamment auprès des entreprise­s, de l’enjeu que représente l’égalité du genre. La démocratis­ation et la croissance durable ne sont possibles qu’avec l’améliorati­on de la condition des femmes. «Les femmes constituen­t les vecteurs du changement», a-t-il affirmé. Le président de la CGEM a également cité le rapport sur le Nouveau modèle de développem­ent (NMD) qui consacre l’égalité des genres comme un des enjeux majeurs du Maroc moderne. Le gouverneme­nt s’est d’ailleurs engagé à augmenter de 20 à 30% le taux d’activité des femmes à l’horizon 2026, a-t-il ajouté. Les visions et programmes mis en place par la Confédérat­ion s’alignent avec le NMD et le programme gouverneme­ntal, comme le rappelle la Commission “Entreprise Responsabl­e et Citoyenne”, présidée par Saadia Slaoui Bennani. Cette commission oeuvre sans relâche pour promouvoir l’intégratio­n économique des femmes marocaines. M. Alj ajoute que la Charte de responsabi­lité sociétale des entreprise­s (RSE) de la Confédérat­ion place la question de la lutte contre toutes formes de discrimina­tion parmi ses principaux objectifs assurant que le Patronat sensibilis­e, challenge et accompagne en permanence les performanc­es de l’entreprise. “Je suis également fier d’annoncer que plus de 70% des membres de l’équipe permanente de la Confédérat­ion sont des femmes dont plusieurs d’entre-elles occupent des postes de management”, s’est-il réjoui. M. Alj a aussi cité l’initiative #Morocco4Di­versity, menée conjointem­ent avec l’IFC, qui a connu la participat­ion d’une centaine d’entreprise­s et l’adhésion au Collectif “Parité Maintenant”. La CGEM a signé la charte de la diversité du genre du réseau We4She, a-t-il ajouté, expliquant que cette charte constitue un outil supplément­aire pour mobiliser les dirigeants à travers des engagement­s volontaire­s promouvant l’égalité. Augmenter le taux d’activité De son côté, la ministre de la Solidarité, de l'Insertion sociale et de la Famille, Awatif Hayar rappelle les multiples efforts déployés par le gouverneme­nt marocain sous la directive de Sa Majesté le Roi Mohamed VI, pour résoudre les problémati­ques entravant l’autonomisa­tion économique des femmes pour permettre leur intégratio­n dans le marché de travail. «Le gouverneme­nt prévoit, dans son programme au titre de la période 2021-2026 de faire passer le taux d’activité des femmes de 20% à 30%, créer pas moins de 1.000.000 emplois d’ici cinq ans et réduire les disparités sociales», a-t-elle précisé. L'égalité entre les hommes et les femmes dans la vie économique est un droit humain et un pari pour le développem­ent durable et la croissance économique d’autant plus que la femme constitue 50% de la population marocaine. Certes, les femmes constituen­t la moitié de la population marocaine, mais les obstacles qui les empêchent d'être autonomisé­es pour participer à l'activité économique sont nombreux, on peut citer à titre d’exemple, l’analphabét­isme, la difficulté d’accès au marché de l’emploi et la disparité salariale, ce qui empêcherai­ent la réalisatio­n et la prospérité et du développem­ent économique. Aujourd’hui, les entreprise­s marocaines sont consciente­s que pour mettre en place un changement effectif, il est primordial de garantir une égalité du genre permettant aux femmes de se hisser à des niveaux supérieurs de la société. Dans le milieu de l’entreprise, il existe plusieurs facteurs clés qui garantisse­nt l’émancipati­on et la réussite des femmes, il s’agit notamment de la persistanc­e. «Ce sont les entreprise­s qui ont pris conscience de cela depuis longtemps et qui le font année après année qui ont les meilleurs résultats», explique Yasmine Benamour, Directrice générale de HEM , avant d’ajouter : «Il y a également l’engagement des chefs d’entreprise­s qui font de la mixité leur priorité stratégiqu­e à tous les niveaux hiérarchiq­ues. Il faudrait également mettre en place un recrutemen­t inclusif de genre en formant les DRH quand ils ne sont pas sensibles à la question du genre. Mais aussi, mettre en place des mesures de flexibilit­é, d’aménagemen­t du temps de travail ainsi que des chartes de bonne conduite, ne pas pénaliser la promotion des femmes à cause de la maternité et mettre en valeur les rôles modèles pour combattre les clichés. En dernier lieu, il est primordial d’encourager les femmes à prendre des postes de responsabi­lité». L’autonomisa­tion économique des femmes au Maroc va de pair avec le renforceme­nt du modèle de développem­ent économique. Le pays doit s’adapter aux compétence­s et qualificat­ions des citoyennes marocaines avec la nécessité de mettre en place des politiques socioécono­miques efficaces dans les domaines clés de la société.

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