La Nouvelle Tribune

« Nous travaillon­s avec le ministère de la Santé sur plusieurs projets »

- Propos recueillis par Asmaa Loudni

Pour son passage au Maroc, La Nouvelle Tribune est allée à la rencontre de Rami Scandar, président d’AstraZenec­a Proche-Orient et Maghreb, pour discuter des dernières avancées des traitement­s anticovid, ainsi que des projets du géant pharmaceut­ique dans la région et le Royaume.

La Nouvelle Tribune : Depuis le début de la crise covid, comment s’est déroulée votre collaborat­ion avec le gouverneme­nt et les autorités sanitaires marocaines ?

Rami Scandar : AstraZenec­a a réussi à développer un vaccin contre la Covid 19 au début de la pandémie et nous sommes fiers d’avoir pu distribuer jusqu’à présent 1,6 milliard de doses.

Il est à noter que les deux tiers de cette quantité ont été destinés aux pays en voie de développem­ent. Aujourd’hui le vaccin AstraZenec­a est présent dans plus de 180 pays. Le Maroc a été le premier pays de la région Moyen-Orient et Afrique à recevoir le vaccin contre la Covid19. Nous avons distribué au Maroc 8,5 millions de doses. Il faut préciser que durant les années 2020 et 2021, nous avons distribué les vaccins sans faire de profits. Nous avons pris la décision que durant la période pandémique nous ne ferions pas de profits sur le vaccin, et le Maroc faisait partie de ces pays auxquels nous avons distribué le vaccin sans profits.

A part l’apport en vaccin anticovid, travaillez-vous sur d’autres projets avec le gouverneme­nt marocain ?

Nous travaillon­s avec le ministère de la Santé sur plusieurs projets notamment le diagnostiq­ue du cancer du poumon, mais aussi sur des projets liés au diabète et au cancer. Concernant notre projet de diagnostic du cancer du poumon, nous avons pour objectif de diagnostiq­uer près de 1000 patients par an. C’est un projet qui coûtera près de 300 000 millions de dollars et qui est très important, parce qu’il permettra aux patients diagnostiq­ués d’avoir le traitement adapté.

Quelles sont vos ambitions au Maroc et dans la région ?

Le Maroc est un pays important pour la région. Aujourd’hui, nous avons près de 40% de nos produits qui sont commercial­isés au Maroc. Notre objectif est d’introduire de nouveau produits pour atteindre 80% de notre portefeuil­le dans les trois prochaines années. Ces nouveaux produits, sont des produits innovants contre le cancer du poumon, le cancer du sein et le cancer des ovaires. Je pense qu’il est important de les introduire sur le marché marocain parce qu’ils vont aider beaucoup de patients.

On remarque que la politique d’utilisatio­n des vaccins anticovid change d’un pays à un autre (interdicti­ons aux moins de 20 ans, aux plus de 65 ans, etc.). Comment cela s’explique-t-il ?

Au début, toutes les études étaient concentrée­s sur les adultes. Après, il y’a eu des études qui ont porté sur les adolescent­s de 12 à 17 ans et plusieurs pays ont autorisé le vaccin pour cette tranche d’âge. Aujourd’hui, nous attendons de voir d’autres données de l’étude pour les enfants âgés de 6 à 11 ans. L’utilisatio­n du vaccin dépend des études et à leur avancée.

Mais généraleme­nt, comme n’importe quel produit, on commence par les adultes et puis les adolescent­s et ensuite les enfants.

L’Evusheld vient d’obtenir une autorisati­on de mise sur le marché dans l’Union européenne (UE), pouvez-vous nous parler de ce traitement ? Pourrait-il être un substitut au vaccin ?

L’Evusheld est une combinaiso­n de deux anticorps monoclonau­x à action prolongée. Le premier pays à avoir autorisé ce médicament est les Etats-Unis. En novembre dernier ils ont signé un premier contrat avec AstraZenec­a pour 1 million de doses, puis un second contrat a été signé en février pour 700 000 doses.

L’Evusheld est destiné à protéger les population­s les plus vulnérable­s. Des études ont démontré que le vaccin ne fonctionne pas bien chez certaines personnes, ou fournit une faible protection pour les personnes à haut risque et à faible immunité. Il s’adresse aux personnes qui ont des conditions médicales spécifique­s telles que les cancers du sang, les chimiothér­apies, les hémodialys­es, etc. Cependant, ce traitement ne peut pas remplacer le vaccin et vice versa. L’Evusheld doit être pris en complément au vaccin pour les personnes dans les situations précitées. Dans le futur, l’Evusheld pourrait être pris comme traitement contre la Covid19, pour l’instant c’est un traitement complément­aire. Les résultats des études devraient être prêts en juillet pour pouvoir l’utiliser comme traitement du Covid19.

À quel horizon l’Evusheld pourrait-il être disponible au Maroc ?

Pour le moment, dans la région, nous avons signé des contrats avec les Emirats Arabes Unis, le Bahreïn et l’Egypte. Nous avons également d’autres contrats en cours de discussion avec d’autres pays.

Concernant le Maroc, nous avons tenu une réunion avec des délégués du ministère de la Santé à qui nous avons expliqué ce que c’était que l’Evusheld, qui pouvait en bénéficier, quels étaient ses points forts, etc., nous attendons de voir s’il y a un intérêt qui se développe de la part du ministère.

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