Accord Gouvernement-CGEMSyndicats, les principales déclarations
Akhannouch : "un acquis important"
L’accord social conclu entre le gouvernement, la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) et les centrales syndicales les plus représentatives est un "acquis important" pour l’amélioration de la situation de la classe ouvrière, a affirmé, samedi à Rabat, le chef du gouvernement Aziz Akhannouch.
Dans une déclaration à la presse à l’issue de la signature du procès-verbal de l’accord, M. Akhannouch a relevé que cet "accord important" qui comprend un ensemble d’engagements, dont l’augmentation du SMIG, contribuera à la résolution de nombreux problèmes dont souffrent les travailleurs et à la consolidation des piliers de l’État social. Le chef du gouvernement a souligné que la signature de la charte nationale du dialogue social intervient en application des Orientations du Roi Mohammed VI, en matière d’institutionnalisation du dialogue social, notant que cette charte contribuera à la réglementation du dialogue à travers l’organisation de rencontres entre les trois parties. Malgré la conjoncture économique difficile sur les plans national et international, la classe ouvrière restera parmi les priorités de l’Exécutif, a affirmé M. Akhannouch, ajoutant que le dialogue social sera poursuivi en mai et septembre prochains et à chaque fois que l’occasion se présente, en vue d’améliorer les conditions des travailleurs.
Sekkouri : L'accord social tripartite consacre le modèle marocain de dialogue social L'accord social, signé samedi à Rabat, entre le gouvernement, la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) et les centrales syndicales les plus représentatives, contribue à consacrer le modèle marocain de dialogue social, a souligné le ministre de l’Inclusion économique, de la petite entreprise, de l’emploi et des compétences, Younes Sekkouri.
Dans une déclaration à la presse à l’issue de la signature du procès-verbal d'un accord social et d'une charte nationale du dialogue social, couvrant la période 2022 et 2024, M. Sekkouri a indiqué que toutes les composantes du gouvernement ont été impliquées dans la mise en oeuvre du modèle marocain de dialogue social, qui place la classe ouvrière et la compétitivité des entreprises au coeur des priorités nationales.
Cet "accord historique" permettra d'institutionnaliser le dialogue social, a-t-il affirmé, notant que le gouvernement est pleinement mobilisé à mettre en oeuvre ses engagements dans le domaine. Évoquant l'atmosphère de confiance ayant caractérisé le dialogue entre les trois parties, il a relevé que l'accord signé comporte des mesures claires, un agenda précis et une réelle audace, et ce, malgré la conjoncture économique difficile et les crises successives qui caractérisent le contexte mondial actuel.
Cet accord, a-t-il poursuivi, reflète la crédibilité du gouvernement et le travail citoyen de l'Union marocaine du travail (UMT), de l'Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM), de la Confédération démocratique du travail (CDT) et de la Confédération marocaine de l'agriculture et du développement rural.
Pour sa part, la ministre déléguée chargée de la Transition numérique et de la réforme de l'administration, Ghita Mezzour, a qualifié d'"historique" la signature du procèsverbal d'un accord social et d'une charte nationale du dialogue social signé entre le gouvernement, la CGEM et les centrales syndicales les plus représentatives. La ministre a assuré que les négociations ayant abouti à la conclusion de cet accord ont été empreintes de confiance mutuelle, affirmant que ledit accord a conduit à de nouvelles mesures, dont l’augmentation du salaire minimum dans le secteur public et l'augmentation de la valeur de l'allocation familiale pour les quatrième, cinquième et sixième enfants dans les secteurs public et privé.
Alj : l'accord social tripartite est "équilibré"
L'accord social tripartite, signé samedi entre le gouvernement, la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) et les Centrales syndicales les plus représentatives, se veut "équilibré" et ouvre une nouvelle
page dans le dialogue social, a affirmé le président du Patronat, Chakib Alj. "Nous sommes heureux de trouver un accord équilibré autant pour les entreprises et les employés. Cet accord va nous permettre aussi d'ouvrir une nouvelle page où nous allons avoir des accords équilibrés et développer davantage l'emploi dans notre pays", a dit M. Alj dans une déclaration à la presse à l'issue de la cérémonie de signature du procès-verbal de l'accord couvrant la période 2022-2024.
Et de soutenir que l'accord social, conclu après plusieurs rounds de négociation marqués par l'esprit de responsabilité et de la confiance, prévoit un agenda précis de concrétisation des engagements pris par l'ensemble des parties et un conditionnement, ce qui constitue un gage du respect des promesses en faveur de l'évolution de la législation sociale marocaine, du renforcement du tissu économique national et de la promotion de l'inclusion sociale. "Nous tenons à saluer la démarche constructive, concertée et participative du Chef du Gouvernement et de ses Ministres, qui ont conditionné la mise en application de cet accord à un engagement sur l'application totale et non partielle des engagements pris et à la formalisation d'un calendrier qui fixe la date limite de chaque engagement", a ajouté M. Alj.
Les syndicats globalement satisfaits
Les centrales syndicales les plus représentatives ont mis en avant, samedi à Rabat, l'importance de l'accord social signé avec le gouvernement et la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) dans la promotion du développement économique et social national dans le contexte international actuel.
Dans des déclarations à la presse au terme de la signature du procès-verbal de l'accord couvrant la période 2022-2024, les représentants de l'Union marocaine du travail (UMT), de l'Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM) et de la Confédération démocratique du travail (CDT) ont souligné également l'importance de la Charte nationale du dialogue social à même de renforcer la confiance mutuelle et institutionnaliser le dialogue entre le gouvernement, le mouvement syndical et le patronat. Dans ce contexte, le secrétaire général de l’UMT, Miloudi Moukharik, a affirmé que l'accord social conclu samedi, après une série de négociations, concrétise les résultats du dialogue social, estimant que cet accord "constitue une étape parmi d’autres, et que la lutte continue pour satisfaire les revendications restantes". M. Moukharik a passé en revue les grandes lignes de cet accord, notamment le relèvement du salaire minimum dans les secteurs de l'industrie, du commerce et des services de 10% sur
deux ans, l’unification progressive du salaire minimum légal entre les secteurs de l'industrie, du commerce, des professions libérales et du secteur agricole, le relèvement du salaire minimum dans le secteur public et l’augmentation de la valeur de l'indemnisation familiale pour les quatrième, cinquième et sixième enfants dans les secteurs public et privé. Cet accord, a-t-il ajouté, prévoit également la réduction de la condition de bénéficier de la pension de vieillesse de 3.240 jours d'affiliation à 1.320 jours, outre la suppression de l'échelle 7 pour les fonctionnaires appartenant aux catégories d'agents administratifs et techniques.
De son côté, le secrétaire général de l'UGTM, Naama Mayara, a mis l’accent sur l’importance de la Charte nationale du dialogue social dans l’institution d’une véritable action à même de régir le dialogue social entre le gouvernement, le mouvement syndical et le patronat, expliquant que cette charte contribuera à l'implication des syndicats dans toutes les décisions sociales, notamment en ce qui concerne l'élaboration des projets de loi sociaux et généraux relatifs au budget de l'Etat.
Après avoir évoqué les principaux points et engagements contenus dans l’accord social, M. Mayara a indiqué qu’il concerne la classe ouvrière aussi bien dans le secteur public que privé, soulignant la nécessité de "bâtir la confiance mutuelle entre les trois parties afin de préserver la dignité de la classe ouvrière, promouvoir le développement économique et social national à la lumière du contexte international actuel et instaurer une véritable paix sociale dans le pays". Pour leur part, les représentants de la CDT, Khalid Alami Houir et Bouchta Boukhalfa, ont déclaré que la signature de cet accord constitue un "moment fondateur" du dialogue social en vue d’adopter une loi réglementant le dialogue social et obligeant toutes les parties à le rendre permanent, régulier et durable.
Cet accord reste ouvert sur l'avenir, ont-ils souligné, insistant sur la nécessité de s'engager à mettre en oeuvre les engagements gouvernementaux.