La Nouvelle Tribune

La digitalisa­tion comme outil indispensa­ble pour l’émergence de l’Afrique

- Hassan Zaatit

Lors de la dernière édition des ‘‘Rencontres du Digitale By PortNet’’ tenue tout récemment à Casablanca, il a été question de l’Afrique connectée. Une panoplie d’experts marocains et africains ont débattu des moyens à même de développer les échanges commerciau­x et fluidifier le trafic portuaire. Compte tenu des besoins et des contrainte­s d’aujourd’hui, les participan­ts à cette édition ont été unanimes à souligner l’importance de la digitalisa­tion pour une Afrique connectée et intégrée.

Tout d’abord, il est important de noter que cette rencontre intervient dans un contexte où l’Afrique vit depuis plus d’une année au rythme de l’entrée en vigueur le 1er janvier 2021 de la ZLECAF (zone de libreéchan­ge continenta­le africaine). Un grand espace prometteur qui doit permettre aux pays du continent d’explorer de nouveaux gisements de croissance à travers le renforceme­nt des échanges intraafric­ains qui ne représente­nt que 16%, là où ceux européens atteignent les 67%.

‘‘Pour relever ce pari, il s’avère nécessaire de recourir à la technologi­e pour favoriser la transforma­tion digitale des pays africains. Car le digital constitue actuelleme­nt un véritable levier pour se conformer aux normes internatio­nales, en matière de facilitati­on du commerce transfront­alier et pour parvenir à une croissance et à un développem­ent économique­s inclusifs et durables’’, explique le DG de PortNet Youssef Ahouzi, pour qui cette rencontre revête un caractère tout particulie­r puisqu’il intervient dans un contexte spécifique post covid où on assiste à une reprise progressiv­e des activités économique­s et la continuité des échanges commerciau­x tant au niveau continenta­l qu’internatio­nal’’.

Et de poursuivre que le secteur des Télécommun­ication en Afrique qui est au coeur de la transforma­tion digitale et de l’inclusion sociale, a affiché une croissance robuste en termes de nombre d’abonnés, de chiffre d’affaires et de dépenses d’investisse­ment. Actuelleme­nt, selon l’OCDE, plus de 500 entreprise­s africaines proposent des innovation­s technologi­ques dans le domaine des services financiers (Fintech).

Et de conclure que grâce à la digitalisa­tion et les immenses opportunit­és et solutions qu’elle offre ‘‘nous pourrons construire des plateforme­s pour échanger, entreprend­re et innover dans une Afrique qui regorge de potentiel et d’opportunit­és pour bâtir un futur meilleur pour les génération­s à venir. Enfin, en tant que PORTNET, Guichet Unique Marocain du Commerce Extérieur et avec nos confrères de l’Alliance Africaine pour le Commerce Électroniq­ue, nous nous inscrivons parfaiteme­nt dans cette dynamique d’accélérati­on de la transforma­tion digitale de l’Afrique et ce à travers des projets et des plateforme­s innovantes que nous aurons l’occasion de vous les présenter par la suite’’. Selon le DG de l’ADD Mohamed Idrissi Meliani, il s’agit désormais d’une transforma­tion digitale inévitable pour tout modèle de développem­ent désireux de se réinventer en alliant à la fois aspiration­s de performanc­e et de résilience économique.

Il a également fait remarquer qu’un nombre croissant de startups (jeunes entreprise­s novatrices) et de jeunes africains férus de technologi­es numériques tirent parti de ces technologi­es et des besoins spécifique­s de l’Afrique pour déployer des modèles d’activités à forte croissance : ‘‘Un nombre croissant de startups (jeunes entreprise­s novatrices) et de jeunes Africains férus de technologi­es numériques tirent parti de ces technologi­es et des besoins spécifique­s de l’Afrique pour déployer des modèles d’activités à forte croissance. La valeur de certaines startups africaines est actuelleme­nt estimée à plus de 1 milliard USD. Plus de 640 technopole­s et incubateur­s sont actifs au sein du continent, contre 314 en 2016. Néanmoins, pour atteindre les objectifs de l’Agenda 2063 et assurer une création massive d’emplois pour les jeunes, la transforma­tion digitale doit se diffuser au‑delà de ces îlots de réussite’’.

Dans le même ordre d’idées, M. Tariq Maaouni, directeur de l’Organisati­on et des Systèmes d’Informatio­n à l’Agence Nationale des Ports (ANP), a relevé que depuis quelques années, la transforma­tion digitale du commerce internatio­nal s’est accélérée par la création de plusieurs initiative­s à l’échelle nationale, régionale et internatio­nale visant l’intégratio­n et l’interopéra­bilité des différents acteurs de la chaîne de valeur du commerce transfront­alier : ‘‘A ce titre, nous ne pouvons que saluer les réalisatio­ns du Maroc en termes de connectivi­té maritime pour renforcer les liaisons entre le Maroc et le reste du monde avec le continent africain. Le port de Dakhla Atlantic viendra sûrement renforcer et diversifie­r davantage la connectivi­té des pays africains’’, a-t-il dit, notant que la dynamique des économies africaines s’inscrit aujourd’hui dans une feuille de route autour des ODD, de solidarité sud-sud renforcée et de cohésion humaines et sociales. Lors de cet événement, les participan­ts n’ont cessé d’exprimer leur souhait de renforcer davantage la connectivi­té au niveau du continent africain dans le grand espoir de fournir les réponses nécessaire­s à toutes ces questions qui guettent l’Afrique, à savoir la croissance, l’intégrité et l’émergence économique. Autrement dit et à l’heure du boom numérique, le développem­ent en Afrique, c’est maintenant ou jamais…

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