Sustainable Finance Forum La BMCI pour une finance responsable
ARabat, en ce mercredi 15 juin, la BMCI a organisé la première édition du Sustainable Finance Forum (le Forum de la Finance Durable). Dans son allocution, Philippe Dumel, Président du Directoire de la BMCI, a préféré commencer par rappeler que le climat représente aujourd’hui une urgence absolue. Une conviction partagée et qui fait l’unanimité de la communauté internationale, a-til dit : «Notre banque reste un maillon dans cette chaîne mobilisée pour l’environnement et la décarbonisation. Les challenges sont également de nature socioéconomique en termes de santé et d’inclusion financière». Et de poursuivre que pour surmonter ces challenges, des investissements colossaux s’imposent : «Notre banque s’engage ainsi pour accompagner ses partenaires et que sur les 17 ODD, nous nous sommes focalisés sur trois niveaux à savoir, la transition énergétique, l’entrepreunariat féminin et l’inclusion financière».
Même son de cloche pour le responsable adjoint BNPParibas International Retail Banking-responsable Europe Méditerranée, François Benaroya, pour qui la guerre en Ukraine ne devrait en aucun cas éclipser l’enjeu climatique qui reste aujourd’hui plus que jamais une priorité pour tout modèle de développement : «Il faut que tout le monde se mobilise en faveur du climat par l’adaptation […] Notre banque, leader en Europe, a aujourd’hui cette mission de se transformer, s’adapter et aider ses partenaires à s’adapter et à être à jour des enjeux environnementaux». Et de noter que concrètement, la banque s’est engagée à mettre en place à l’horizon 2025 un pack de financement assez important à savoir, 150 milliards d’euro pour tout ce qui concerne les (Crédits Durables), 250 milliards d’euros pour le catégorie (Obligations Durables) et 300 milliards d’euro pour la partie (Investissements Durables). Au Maroc, François Benaroya se veut rassurant : «Ce qui nous motive et nous rassure au Maroc, c’est notamment cette détermination des autorités publiques de mettre en place une vision et des stratégies à même de garantir la transition énergétique, en plus de l’adoption d’un Nouveau Modèle de Développement où la question climatique occupe une place prioritaire».
Pour sa part, Said Mouline, DG de l’AMEE, a saisi l’occasion pour mettre en avant tout ce qui se fait au Maroc au niveau de l’efficacité énergétique, ainsi que les principaux axes de la stratégie énergétique du Royaume et autres plans de décarbonisation industrielle : «Il s’est avéré aujourd’hui qu’avec l’envol des prix des énergies fossiles, que l’investissement vert présente d’importantes opportunités d’autant plus que le retour sur investissement est très court». Même constat ou presque chez Antoine Sallé De Chou, DG de la BERD au Maroc, qui souligne que la haute tension reste également une opportunité d’investissement qui intéresse de plus en plus les investisseurs : «La BERD veille à accompagner tout investisseur animé par le développement de projets à haute tension électrique». Et d’ajouter que le financement Climat est au coeur des activités de la BERD au Maroc. Pour lui, les facteurs du succès rassurants sont au nombre de trois, notamment un secteur bancaire impliqué et déterminé, un tissu économique de plus en plus conscient des enjeux de la décarbonation industrielle et l’importance de la réduction de la facture énergétique et une forte mobilisation du secteur public. A rappeler que depuis le début de ses opérations au Maroc en 2012, la Banque européenne a financé des projets d’une valeur de 1,7 milliard d’euros et a offert des services de conseil en gestion à plus de 500 PME marocaines. Rappelons également qu’en février 2019, la BMCI a signé un partenariat avec la BERD pour le Programme «GEFF Morocco» (Green Economy Financing Facility) ou MorGEFF. Ce dernier est un programme de la BERD dédié à l’efficacité énergétique, aux énergies renouvelables et à la gestion des ressources (eau, déchets…).
Dans le cadre de ce programme, la banque bénéficie d’un financement de 20 millions d’euros de la BERD pour soutenir les investissements privés portés par les entreprises ayant un impact positif sur l’environnement. Le programme s’adresse aux entreprises privées engagées et combine financement par prêt ou leasing, accompagné d’une subvention de 10%. Les entreprises bénéficiaires de ce programme pourront profiter d’un financement, d’une subvention et d’une expertise technique gratuite pour assurer la viabilité de leurs projets. Jusqu’à mars 2021, 17 projets ont été financés dans le cadre de cette ligne pour un montant global 124,6 MDH.
Sur un autre registre, Sébastien Soleille, responsable Traitement Energétique et Environnement-BNP Paribas, a bien voulu démontrer lors de ce forum que «nos modèles sont à bout de course d’où le besoin de les changer, particulièrement en ces moments marqués par les changements climatiques. La guerre russo-ukrainienne est venue, elle, compliquer davantage les choses». Autrement dit, vivement la finance responsable à fort impact positif et durable sur les communautés et l’environnement.