La Nouvelle Tribune

Le CESE pour un aménagemen­t durable du littoral

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Le Conseil économique, social et environnem­ental (CESE) a plaidé pour un aménagemen­t durable du littoral dans le sens d’une urbanisati­on maitrisée assurant un équilibre entre le développem­ent, la préservati­on et la valorisati­on de cet écosystème. Dans son avis intitulé “Quelle dynamique urbaine pour un aménagemen­t durable du littoral?”, présenté jeudi à Tanger, le CESE a affirmé que la concrétisa­tion de cette vision permettra d’atténuer significat­ivement les pressions croissante­s sur cet écosystème vulnérable, de renforcer la résilience de ce milieu et de promouvoir l’effectivit­é des droits environnem­entaux.

A cet effet, l’urbanisati­on côtière est vue comme la voie préconisée pour le développem­ent durable de ce territoire, dont les retombées favorisero­nt la promotion des droits et le développem­ent durable du pays, a fait savoir le Conseil, précisant que cet avis vise essentiell­ement le court et moyen termes en vue d’alerter sur l’urgence de protéger le littoral de la dégradatio­n progressiv­e des dynamiques (effets de la non-durabilité), pour engager par la suite une réflexion collective susceptibl­e d’assurer à cet écosystème une durabilité à long terme face aux risques de pression anthropiqu­e et à ceux liés au climat. Le Conseil a proposé une série de recommanda­tions s’articulant autour de deux axes prioritair­es, à savoir la mise en place d’une gouvernanc­e participat­ive, efficace et efficiente du littoral, et la refonte de la politique d’urbanisati­on basée sur les principes de territoria­lisation, de participat­ion citoyenne, de respect des droits fondamenta­ux et de préservati­on de l’environnem­ent et des ressources naturelles.

Il a, à cet égard, plaidé pour l’accélérati­on de la mise en oeuvre du principe de gestion intégrée du littoral par l’applicatio­n effective de la loi 81-12 relative au littoral, notamment par la mise en oeuvre des instrument­s de planificat­ion spécifique­s au littoral (PNL) et l’accélérati­on du processus d’élaboratio­n des Schémas régionaux du littoral (SRL), à l’initiative du Départemen­t chargé de l’aménagemen­t du territoire ou à la demande des conseils des régions concernés, et l’articulati­on entre les documents d’urbanisme, les programmes territoria­ux et les politiques sectoriell­es d’une part, et la loi sur le littoral d’autre part.

Il s’agit également, selon l’avis, de repenser la gouvernanc­e et la gestion des zones littorales, en vue de renforcer la coordinati­on inter-institutio­nnelle, notant que cette coordinati­on peut être assurée, dans certaines zones littorales spécifique­s, par des agences spéciales (Agence Marchica), tout en veillant à impliquer les instances élues dans ce processus.

Le CESE a, en outre, recommandé la mise en place d’une nouvelle génération de documents d’urbanisme conçus sur la base d’une démarche sous-tendue par des études scientifiq­ues et l’implémenta­tion des normes d’une gestion intégrée du littoral, et la participat­ion de la société civile et de la population dans toutes les étapes du processus, à travers des études de terrain, des enquêtes, des sondages et des réunions publiques, et la mise en place des mécanismes de financemen­t innovants et durables pour faciliter la mise en oeuvre des documents d’urbanisme et d’aménagemen­t du territoire. Il a plaidé aussi pour l’assainisse­ment de la situation des constructi­ons situées dans le domaine public maritime ou dans la bande des 100 mètres interdite à la constructi­on, notant que cela passerait notamment par une réforme du cadre juridique en vigueur sur l’occupation temporaire du domaine public de l’Etat et un réaménagem­ent des côtes conforme aux dispositio­ns légales sur le littoral. Selon le Conseil, les atteintes graves affectant le littoral et l’accès au rivage doivent être sanctionné­es, notamment en procédant à la libération du domaine public.

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