“Je suis choqué de voir des enfants africains mourir de faim à cause de la pénurie du blé africain”
Trois questions à l’ancien ministre d’Etat de la Justice des îles Comores, M. Fahmi Saïd Ibrahim El Maceli
La Nouvelle Tribune : La sécurité alimentaire présente-telle un enjeu majeur pour l’Afrique?
Ce qui se passe en Afrique aujourd’hui mérite que l’on s’interroge. Comment peut-on comprendre que des enfants africains aient faim car un pays en Europe est en guerre ? Là, il y a un sérieux problème. L’Afrique recèle toutes les potentialités, notamment les terres fertiles, l’énergie… Il faut qu’on trouve des solutions à cette situations. Il faut qu’on réfléchisse sur les vraies causes et qu’on sorte des débats politiciens pour que l’Afrique puisse émerger.
Ne vous pensez pas qu’il est grand temps d’agir ?
Bien sûr. Il faut que l’Afrique commence à poser sérieusement cette question et qu’elle mutualise ses forces pour arriver à créer de la richesse en Afrique. On ne peut pas accepter que ça continue comme ça. Il faut que l’Afrique se réveille et qu’on fasse moins de politique
et plus d’économie.
Vous êtes pour une communauté africaine du blé, du pétrole, du gaz. Peut-on avoir plus de détails ?
J’ai expliqué le process de la création de la communion en Europe. Ça a commencé par le fer et l’acier. Ils se sont mis ensemble pour produire, commercialiser et fixer les prix pour enrichir les pays européens. Ensuite, ils ont créé la communauté économique européenne pour finir à l’UE aujourd’hui.
D’entrée de jeu, on a créé l’UA, mais c’est uniquement politique. Il est grand temps de passer par la base, à savoir enrichir l’Afrique et ses populations. C’est la seule condition pour que l’Afrique puisse peser dans l’économie mondiale et se faire respecter. Le Maroc est un pays à même d’impulser cette dynamique, car il a démontré, à partir de rien notamment sans gaz, ni pétrole, qu’il est possible de créer de la richesse.