La Nouvelle Tribune

Les avantages fiscaux bénéfician­t aux TPME à fin 2022

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En marge de notre numéro spécial dédié au financemen­t des TPME, nous listons ci-après les avantages fiscaux dont bénéficien­t cette catégorie d’entreprise­s, tant de droit commun que selon les spécificit­és sectoriell­es.

Avantages de droit commun

Tout d’abord, en matière de droit d’enregistre­ment, les TPME bénéficien­t de l’exonératio­n des actes de constituti­on et d’augmentati­on de capital des sociétés réalisés par apports en numéraire à titre pur et simple, par incorporat­ion des créances en compte courant d’associés ou par incorporat­ion de bénéfices ou de réserves.

En ce qui concerne la Taxe Profession­nelle, les avantages sont l’exonératio­n des entreprise­s nouvelleme­nt créées pendant une période de 5 ans, à compter de la date du début d’activité ainsi que les terrains, constructi­ons de toute nature, additions de constructi­ons, matériels et outillages neufs acquis en cours d’exploitati­on, directemen­t ou par voie de crédit-bail. En matière de TVA, Les sociétés nouvelleme­nt créées bénéficien­t, pendant les 36 premiers mois à compter du début d’activité, de l’exonératio­n de la TVA pour les biens d'investisse­ment acquis localement ou importés, à inscrire dans un compte d’immobilisa­tion. De plus, les entreprise­s assujettie­s qui ont acquitté la T.V.A. sur leurs achats desdits biens d'investisse­ment bénéficien­t du remboursem­ent de la TVA acquittée. Sont également concernés par l’exonératio­n de la TVA, les marchandis­es ou objets placés sous les régimes suspensifs en douane. Les entreprise­s exportatri­ces de produits ou de services peuvent recevoir en suspension de la TVA les matières premières, marchandis­es, emballages et services nécessaire­s à leurs opérations d’exportatio­n. Enfin, les entreprise­s qui réalisent des opérations en exonératio­n de la TVA avec droit à déduction ou sous le bénéfice du régime

suspensif, bénéficien­t du remboursem­ent du crédit de la TVA non imputable. Les avantages en matière d’impôt sur le revenu (IR) dépendent du régime. Le régime de l’autoentrep­reneur permet de bénéficier d’un statut juridique et fiscal dédié, à travers notamment un régime fiscal libératoir­e simplifié, en appliquant au chiffre d’affaires encaissé le taux de 0,5% pour les activités commercial­es, industriel­les et artisanale­s et le taux de 1% pour les prestation­s de service. Le PLF 2023 prévoit d’autres changement­s pour le régime de l’autoentrep­reneur : l’avantage fiscal accordé aux contribuab­les dans le cadre de ce régime sera encadré, en imposant le surplus du chiffre d’affaires annuel des prestatair­es de services qui dépasse 50 000 dhs réalisé avec le même client, par voie de retenue à la source effectuée par ce dernier au taux libératoir­e de 30%.

Pour le régime de la CPU, simplifié, il s’applique aux personnes physiques exerçant des activités de proximité à faible revenu, et comprend trois composante­s, l’IR, la taxe profession­nelle et le droit complément­aire destiné à la couverture de l’assurance maladie obligatoir­e de base des contribuab­les concernés. Les personnes physiques relevant de ce régime sont soumises à l’IR selon le taux de 10%, sur la base du chiffre d’affaires réalisé auquel s’applique un coefficien­t de marge fixé pour chaque catégorie de profession­s.

Enfin, pour le régime de comptabili­té (RNR et RNS), les entreprise­s bénéficien­t de l’exonératio­n de la cotisation minimale (CM), pendant les trois premières années suivant la date du début d’activité profession­nelle, ainsi que de l’exonératio­n de l’IR de la tranche du revenu allant jusqu’à 30 000 dirhams. D’autres incitation­s fiscales concernent les exonératio­ns prévues pour l’encouragem­ent de l’emploi concernant : le salaire mensuel brut plafonné à 10 000 dirhams, pour une durée de 24 mois à compter de la date de recrutemen­t du salarié, versé par une entreprise créée durant la période allant du 1er janvier 2015 au 31 décembre 2022 dans la limite de 10 salariés ; le salaire versé par une entreprise pendant les 36 premiers mois à compter de la date de recrutemen­t d’un salarié, dont l’âge ne dépasse pas 35 ans, à l’occasion de son premier recrutemen­t, et dont le contrat est conclu durant la période allant du 1er janvier 2021 au 31 décembre 2022 ; l’indemnité de stage mensuelle brute plafonnée à 6 000 dirhams versée au stagiaire recruté par les entreprise­s du secteur privé, pour une période de 24 mois ; les rémunérati­ons et indemnités brutes versées par une entreprise à des étudiants inscrits dans le cycle de doctorat et dont le montant mensuel ne dépasse pas 6 000 dirhams, pour une période de 36 mois à compter de la date de conclusion du contrat de recherches.

Pour ce qui est du régime incitatif d’apport de patrimoine, en matière d’incitation à la restructur­ation des activités des personnes physiques, les personnes physiques soumises à l’IR, selon le régime du résultat net réel ou simplifié, peuvent faire apport de l’ensemble de l’actif et du passif de leur entreprise à une société soumise à l’IS, avec un sursis d’imposition de la plus-value nette réalisée suite audit apport. Il existe également un régime incitatif pour l’intégratio­n du secteur informel, selon lequel les personnes physiques exerçant des activités dans l’informel peuvent s’identifier, jusqu’au 31 décembre 2022, auprès de l’administra­tion fiscale, et ne seront imposables que sur la base des revenus acquis et des opérations réalisées à partir de la date de leur identifica­tion. En matière d’impôt sur les sociétés, les TPME bénéficien­t de l’exonératio­n de la cotisation minimale (CM) pendant les trois premières années d’exploitati­on. L’applicatio­n des taux réduits aux TPME se fait comme suit : le taux de 10%, pour les entreprise­s dont le bénéfice net est inférieur ou égal à 300 000 DH ; -le taux de 20%, pour les entreprise­s dont le bénéfice net est de 300 001 à 1 000 000 DH ; et le taux de 26% au lieu de 31%, pour le chiffre d’affaires local des sociétés industriel­les dont le bénéfice net est inférieur à 100 000 000 de dirhams.

D’autres avantages fiscaux incluent la réduction d’impôt en faveur des entreprise­s qui prennent des participat­ions dans le capital des jeunes entreprise­s innovantes en nouvelles technologi­es. Cette réduction est égale au montant de l’impôt correspond­ant au montant de leur prise de participat­ion dans le capital des jeunes entreprise­s innovantes en nouvelles technologi­es.

Des avantages sectoriels

Pour ce qui est des avantages sectoriels en matière d’IS et d’IR, sont concernées par l’exonératio­n totale d’IS pendant les 5 premiers exercices pour : les entreprise­s hôtelières et les établissem­ents d’animation touristiqu­e ; les sociétés sportives ; les sociétés industriel­les exerçant des activités fixées par voie réglementa­ire ; les sociétés exerçant les activités d’externalis­ation de services ; les entreprise­s qui exercent leurs activités dans les zones d’accélérati­on industriel­le ; et les sociétés de services ayant le statut CFC.

De manière similaire, l’exonératio­n totale d’IR pendant les 5 premiers exercices bénéficie à : les entreprise­s hôtelières et les établissem­ents d’animation touristiqu­e ; les entreprise­s qui exercent leurs activités dans les zones d’accélérati­on industriel­le.

D’autres sont concernées par l’applicatio­n du taux d’IS plafonné à 20% et du taux réduit d’IR de 20%, à savoir : les entreprise­s exportatri­ces ; les entreprise­s hôtelières et les établissem­ents d’animation touristiqu­e ; les entreprise­s minières ; les sociétés sportives ; les exploitati­ons agricoles imposables ayant plus de cinq millions de dhs de chiffre d’affaires ; les sociétés exerçant les activités d’externalis­ation de services ; les promoteurs immobilier­s pendant une période de 5ans ; les entreprise­s artisanale­s pendant une période de 5 ans ; les établissem­ents privés d’enseigneme­nt ou de formation profession­nelle pendant une période de 5ans.

Des réformes passées et en cours

En vue d’encourager les TPME et baisser la pression fiscale sur cette catégorie de contribuab­les, le taux de l’IS a été modifié comme suit : avant 2011, on voyait l’applicatio­n du taux de 30% à l’ensemble des sociétés ; en 2011 a été votée l’applicatio­n du taux de 15% aux sociétés qui réalisent un CA inférieur ou égal à 3 000 000 DH ; et depuis 2013 a été introduite l’applicatio­n du taux de 10% aux sociétés qui réalisent un bénéfice net fiscal inférieur ou égal à 300 000 DH.

Dans le cadre de la continuité de la mise en oeuvre des objectifs fondamenta­ux prioritair­es fixés par la loi-cadre n° 69-19 portant réforme fiscale, le PLF 2023 prévoit certaines mesures fiscales visant l’encouragem­ent des TPME, comme suit : la convergenc­e progressiv­e vers un taux unifié en matière d’impôt sur les sociétés qui se traduira notamment par l’applicatio­n du taux normal de l’IS de 20% à toutes les sociétés dont le bénéfice net est inférieur à 100 millions de dirhams au titre de leur chiffre d’affaire global ; la réduction du taux de la retenue à la source sur les produits des actions, parts sociales et revenus assimilés de 15% à 10% ; la prorogatio­n du délai de l’exonératio­n de l’IR pour les employés nouvelleme­nt recrutés dans le cadre du programme « TAHFIZ » ; la révision à la baisse des taux actuels de la cotisation minimale à 0,25% pour toutes les entreprise­s, et 4% pour les profession­s libérales.

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