L’AMO pour tous les Marocains, une fierté historique !
La généralisation de la couverture médicale a quasiment atteint la fin de sa mise en application ! La CNSS a procédé par différentes étapes d’intégration de nouvelles catégories de bénéficiaires et la transformation des Ramédistes, qui sont désormais sous le régime de l’assurance maladie obligatoire AMO, en est la dernière étape. Certainement que les nouvelles technologies ont largement contribué à ce succès rapide, d’autant que l’État avait déjà l’expérience de la distribution d’une aide pendant la pandémie de la Covid-19. D’ailleurs, au-delà de la généralisation de l’AMO aux plus démunis, un revenu minimum suivra au profit des inscrits au Registre Social Unifié aujourd’hui bien avancé au niveau du ministère de l’intérieur.
De même, la digitalisation du secteur de la santé qui accompagne la réforme de ce dernier, contribuera à fluidifier l’implémentation de la généralisation de l’AMO.
Et surtout, le financement de la généralisation de l’AMO prévu par la loi de finances 2023, en garantit la pérennisation. Car il s’agit essentiellement de la prise en charge des financements nécessaires à l’adhésion à l’assurance maladie obligatoire des personnes dans l’incapacité de s’en acquitter. Résultat, le 1er décembre 2022 est désormais une date historique pour la protection sociale au Maroc. Cette date incarne l’entrée en vigueur du régime d'assurance maladie obligatoire pour les personnes incapables de s’acquitter des cotisations, tel que fixé par la loi 65-00. A partir de ce jour, les citoyens bénéficiant, à cette date, du régime d’assistance médicale RAMED, ont basculé automatiquement vers le régime d’Assurance Maladie Obligatoire AMO, ouvrant désormais la voie vers la généralisation de la couverture médicale au profit de tous les Marocains. Les chiffres qui en attestent sont impressionnants. En effet, à cette 2ème étape de la généralisation de l’AMO, plus de 10 millions de personnes représentant 3,6 millions de familles ont été immatriculées à la CNSS et notifiées par SMS de leurs numéros d’immatriculation accompagné d’un lien leur permettant de télécharger les attestations d’immatriculation.
Sachant que l’État prend en charge les cotisations de cette population tant qu’ils sont dans l’incapacité de s’en acquitter, ces assurés et leurs ayants droits continueront de bénéficier gratuitement des prestations médicales fournies par les établissements publics de santé à la condition de précaution qu’ils ne soient pas bénéficiaires, à titre personnel, d’un régime similaire d’assurance maladie obligatoire.
De surcroit, ces derniers peuvent bénéficier à l’instar des travailleurs salariés et non-salariés, du remboursement partiel des frais de soins effectués dans les établissements de santé relevant du secteur privé, des frais de médicaments, des analyses médicales, des radiographies et d’autres prestations prescrites selon les taux en vigueur variant entre 70% et 100% du tarif national de référence (TNR).
L'AMO prévoit également la possibilité d’une prise en charge partielle ou totale des frais en cas d’hospitalisation ou de médicaments coûteux, de sorte que l'assuré ne paie que la partie qui reste à sa charge.
Il faut rappeler que la loi cadre 09.21 sur la généralisation de la couverture médicale, s’est déclinée en deux étapes ; la première a consisté en l’intégration des Travailleurs non-salariés, TNS, tandis que la seconde se rapporte au basculement des « exRamédistes » vers l’AMO.
En effet, l’opération d’immatriculation des TNS a connu une accélération dès début décembre 2021, avec la publication de 26 décrets portant application de la loi 98.15, instituant un régime d’assurance maladie obligatoire pour les travailleurs non-salariés (TNS). Cela signifie que toutes les catégories de Travailleurs NonSalariés, sont désormais couvertes. A ce titre, à fin novembre 2022, la CNSS a immatriculé à peu près de 2,3 millions de travailleurs non-salariés, dont 1 million d’agriculteurs, 460.000 artisans, 320.000 auto-entrep
reneurs et plus de 250.000 artisans et commerçants assujettis à la contribution professionnelle unique, CPU. En conséquence, le nombre de bénéficiaires s’élève aujourd’hui à 6,7 millions si on prend en considération les TNS et leurs ayants droit. Preuve en est, la CNSS traite actuellement 3 400 dossiers maladie par jour, déposés par ces derniers.
Pour aller plus loin que ces deux étapes de la généralisation de l’assurance maladie, il faut savoir que pour parfaire l'objectif de cette grande réforme de l'AMO, les autorités publiques comptent sur celle du système national de santé. Par la dématérialisation totale, le processus de l'AMO va relier l'assurance en question au patient et au médecin ou organisme traitant, à travers un outil digital facilitant l’accès des citoyens aux services de santé et de la prise en charge tout en en optimisant les délais. La réforme de l’AMO et celle de la santé qui vont aller de pair est un exemple en soi. D’une pierre le Maroc frappe deux coups qui atteignent le grand, l’immense objectif, de prendre en charge les Marocains dans leur ensemble et de les protéger contre les risques majeurs de la vie que sont les maladies. On ne peut conclure cet article sans exprimer une certaine fierté que le Maroc en soit enfin arrivé à mettre la politique sociale au premier rang, un acquis que l’on doit sans aucun doute à Sa Majesté le Roi Mohammed VI.