La Nouvelle Tribune

AMO, deux décrets pour clarifier le statut des non-salariés

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Le jeudi 7 décembre, le Conseil de Gouverneme­nt a procédé à la révision et à l’adoption de deux projets de décrets liés à l’assurance maladie obligatoir­e de base (AMO).

Et ce, sachant que le gouverneme­nt reste engagé dans la mise en oeuvre d’une politique sociale notamment avec l’élargissem­ent de l’AMO au plus grand nombre de marocains qui commencent à compter avec le transfert des bénéficiai­res du RAMED au régime de l‘Assurance Maladie Obligatoir­e, AMO et l’élargissem­ent de ce même aux non-salariés.

Le premier texte porte sur le projet de décret n° 2.23.690, qui met en oeuvre la loi n° 60.22 qui régit l’assurance maladie obligatoir­e de base pour les individus en mesure de s’acquitter des cotisation­s sans pour autant être en emploi rémunéré. Ce décret a pour objectif de préciser la définition de la capacité à couvrir les cotisation­s et de détailler la procédure de dépôt et de traitement des demandes d’inscriptio­n par l’entité gestionnai­re. Il établit également les critères pour le paiement des cotisation­s, exigeant un règlement mensuel selon les termes définis par le régime AMO de base, tel que prescrit par la loi n° 98.15 concernant certaines catégories profession­nelles et les textes réglementa­ires y afférents. Les taux de cotisation mensuels sont déterminés en se basant sur un système d’évaluation associé aux programmes d’aide sociale.

Le second projet de décret n° 2.23.866, vient compléter le décret n° 2.22.797 daté du 4 Jumada al-Ula 1444 (29 novembre 2022), qui concerne l’applicatio­n de la loi n° 65.00 relative à l’AMO pour les personnes incapables de payer leurs cotisation­s. Ce nouveau texte est une réponse aux défis rencontrés lors de l’implémenta­tion du régime AMO pour ceux qui ne peuvent pas prendre en charge les cotisation­s et vise à résoudre les problèmes d’interpréta­tion de l’article 2 du décret susmention­né. Il apporte des clarificat­ions sur les critères d’éligibilit­é à l’AMO, stipulant que les bénéficiai­res ne doivent être couverts par aucun autre régime d’assurance maladie obligatoir­e, ni en tant qu’assuré principal ni comme ayant droit, afin d’éliminer toute ambiguïté possible. Ces deux décrets viendront clarifier la situation actuelle qui fait penser à d’aucuns que l’AMO pour les non-salariés est gratuite. Mais aussi de préciser les conditions particuliè­res de sa gratuite éventuelle pour cette catégorie de personnes toujours dans l’obligation de couvrir le plus grand nombre de marocains.

Par ailleurs, cette même politique sociale va se concrétise­r par une aide directe entrée en applicatio­n ce mois de décembre à travers une plateforme numérique pour l’enregistre­ment des personnes remplissan­t la condition du seuil d’éligibilit­é pour qu’elles puissent obtenir le montant de cette aide dès la fin de décembre en cours. De fait, elle permet à tous les Marocains de bénéficier d’une aide de l’État à condition qu’ils répondent aux conditions d’acceptatio­n intégrées au système.

Déjà nombreux sont les Marocains qui, à travers les cyber-boutiques du pays se ruent vers la plateforme pour s’y inscrire et tester l’acceptatio­n de leurs dossiers et peut être le montant de l’aide mensuelle qui leur reviendrai­t si leur situation l’impose.

Les premiers échos de la réussite de cette opération rapportent que la situation des femmes veuves ou divorcées sont prises en compte prioritair­ement en fonction du nombre d’enfants à leur charge, de leur âge et leur niveau de scolarité. C’est dire le rôle économique que jouent les femmes en particulie­r dans les régions reculées du pays et que l’État a catégorisé pour bénéficier de l’aide directe, qui a l’avantage d’être pérenne même si elle ne peut dépasser 1200 dirhams par mois. Toutefois, il faut dire qu’à son début, l’aide direct donnera lieu à plus de résultats, que l’on pourrait mieux apprécier à travers des chiffres par catégorie de personnes et par régions du pays.

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