La Nouvelle Tribune

Les plans du départemen­t de Lekjaa pour financer le chantier

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Le ministre délégué auprès de la ministre de l’Économie et des Finances, chargé du Budget, Fouzi Lekjaa, a affirmé, mardi à Rabat, que l’ingénierie financière relative au financemen­t de la protection sociale permettra de garantir les ressources nécessaire­s pour accompagne­r la mise en oeuvre de ce chantier d’une manière durable.

« Trouver des solutions pour un ensemble de défis liés à la mise en oeuvre de cette réforme reste essentiel, notamment en ce qui concerne l’équilibre des régimes d’assurance maladie et la maîtrise des dépenses de cet écosystème », a dit M. Lekjaa qui répondait à une question sur le financemen­t du chantier de la protection sociale, posée lors de la séance de questions orales à la Chambre des Conseiller­s. D’après le ministre, les indicateur­s liés aux équilibres financiers de ces différents régimes montrent que les dépenses de ces derniers évoluent à un rythme plus rapide par rapport à leurs ressources, ce qui pourrait impacter négativeme­nt la viabilité financière des régimes d’assurance maladie obligatoir­e (AMO) de base. À cet égard, il a expliqué que cela est dû à un ensemble de facteurs, notamment la hausse continue de l’indice de morbidité et l’augmentati­on de l’indice des maladies chroniques.

M. Lekjaa a ainsi estimé qu’il est devenu plus que jamais nécessaire de réfléchir, dans le cadre d’une approche inclusive, intégrée et participat­ive, à l’élaboratio­n d’un modèle intégré permettant de concilier les besoins en accessibil­ité à des services de haute qualité et les contrainte­s de durabilité financière de ces régimes.

Dans ce sens, il a fait savoir que le gouverneme­nt, en collaborat­ion avec les différents partenaire­s concernés, examine plusieurs mesures qui permettron­t de maîtriser le niveau des dépenses, tout en garantissa­nt leur efficacité et sans compromett­re la qualité des services fournis. Et de poursuivre que cela implique l’adoption d’une politique de santé préventive essentiell­e pour atténuer et maîtriser l’indice d’incidence de maladies, ainsi que l’adoption d’une politique pharmaceut­ique visant à maîtriser les dépenses en matière de médicament­s. M. Lekjaa a également insisté sur l’importance de renforcer l’accessibil­ité à ces médicament­s d’une part, et de protéger l’industrie pharmaceut­ique nationale d’autre part. Il s’agit aussi d’accélérer l’opérationn­alisation du parcours de soins et des protocoles thérapeuti­ques et de les rendre obligatoir­es, en plus de l’accélérati­on de la digitalisa­tion du secteur de la santé et l’adoption du dossier médical électroniq­ue. « Aujourd’hui, nous pouvons tous dire, avec fierté et grâce à la vision éclairée de Sa Majesté le Roi, que nous avons réussi à faire de la généralisa­tion de l’AMO de base et de l’aide sociale directe une réalité concrète pour les citoyens et les citoyennes », a souligné le ministre.

Il a précisé que le financemen­t du chantier de la protection sociale, dans le cadre du mécanisme basé sur la solidarité, nécessite un financemen­t annuel d’environ 35 milliards de dirhams (MMDH) en 2024, puis 40 MMDH en 2026, ajoutant que le registre social unifié (RSU) est un outil essentiel pour le succès du projet via le ciblage précis des catégories éligibles à l’aide.

M. Lekjaa a, en outre, fait savoir qu’une enquête exhaustive a été menée pour l’ensemble des programmes sociaux, dont le nombre s’élève à environ 100, pour consolider uniquement les programmes de l’aide sociale, précisant que cette opération a permis de mobiliser près de 15 MMDH. Parallèlem­ent, il a révélé la mise en place d’une vision pour poursuivre la réforme de la compensati­on, soulignant que cette mesure permettra de mobiliser d’importante­s marges financière­s estimées à environ 3 MMDH en 2024 et à 8 MMDH en 2025.

Le ministre a également fait état de l’opérationn­alisation des mécanismes de solidarité, qui « devraient générer 7 milliards de revenus fiscaux liés à la contributi­on sociale de solidarité sur les bénéfices et les revenus », ainsi que l’affectatio­n des revenus des taxes sur les contrats d’assurance et de la taxe intérieure de consommati­on (TIC) appliquée sur un ensemble de produits, ce qui permettra de mobiliser près de 4 MMDH.

À un autre niveau, M. Lekjaa a indiqué que la contributi­on libératoir­e au titre des avoirs et liquidités détenus à l’étranger, qui a été activée, devrait mobiliser des ressources importante­s qui seront entièremen­t dédiées au financemen­t de cette réforme, en plus du fonds d’appui à la protection sociale, lequel atteindrai­t un solde positif estimé à 9,2 MMDH à fin 2023, pour financer les dépenses du chantier de protection sociale.

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