2023, l’heure du bilan
La fin de l’année civile est proche et il est de bonne coutume de dire au revoir à l’année en cours en en dressant le bilan. Dans la même logique, les attentes pour l’année prochaine sont nombreuses, et ce que traduisent les voeux, bien que souvent pieux, à l’image de nos bonnes résolutions, c’est l’espoir que les jours à venir soient meilleurs que les précédents. Pourtant, à l’aube de 2023, qui aurait pu prédire ce que cette année a produit comme victimes, ou l’ampleur et l’impact des catastrophes naturelles qui ont frappé le Maroc ? L’année 2023 a en réalité mis à rude épreuve les coeurs et les âmes, mais 2024 ne semble pas s’annoncer si différente à cet égard. Le Maroc a connu aussi une année difficile sur le plan économique avec une inflation qui a ravagé le pouvoir des achats des foyers marocains. La grève massive des enseignants, bien que le dossier soit en passe d’être définitivement bouclé et quelle qu’en soit la légitimité, a eu pour résultat direct une année quasi-blanche pour des milliers d’élèves de tous niveaux scolaires, et 2024 en subira forcément les conséquences.
Il faut ajouter à cette belle ambiance de fin d’année, l’explosion sur la voie publique du dossier de celui qu’on appelle désormais « l’Escobar du désert », dont les ramifications impliquent des responsables publics, certains élus et le patron du Wydad de Casablanca. En attendant de voir arriver un jour peut-être sur Netflix une série ou un documentaire qui relate les faits rocambolesques de cette affaire, celleci n’en est pas moins particulièrement grave. Les autorités, conscientes de l’ampleur des enjeux, notamment en relation avec le monde du football, semblent déterminées à nettoyer pour de bon les écuries d’Augias.
Pour autant, l’année 2023 a été aussi le témoin actif de certaines satisfactions, d’accomplissements et d’avancées notables. Ainsi, plus d’un million de familles marocaines, soit l’équivalent de 3,5 millions de nos concitoyens, vont bénéficier pour la première fois en ce mois de décembre de l’aide directe mise en place par le gouvernement dans le cadre de la réforme de l’État social. Cette aide ne va enrichir personne, mais elle est un vecteur de redistribution juste et minimal pour garantir la dignité de tous les Marocains, ceux qui sont en marge de son développement économique notamment.
Ensuite, bien que ce mot soit quelque peu galvaudé, le
Maroc a fait preuve d’une forte résilience en 2023, ce que les instances internationales du FMI et de la Banque mondiale, dont les Assemblées se sont tenues avec grand bruit et succès à Marrakech, n’ont pas manqué de relever avec insistance. Autre source indéniable de satisfaction pour tout le pays, l’annonce de l’attribution de l’organisation conjointe de la Coupe du monde de football en 2030 au Maroc avec nos voisins espagnols et portugais. Les perspectives de notoriété, l’impact sur le tourisme, les entrées de devises, le développement économique du monde du sport, la construction d’infrastructures, mais aussi des étoiles dans les yeux des enfants marocains, l’organisation d’une Coupe du monde au Maroc est une constellation de bonnes nouvelles.
Enfin, cette année marque aussi le point de départ d’une nouvelle réforme ô combien nécessaire, celle de la Moudawana. Initiée par le Roi
Mohammed VI, après une première réforme en 2004, elle est cruciale pour le développement du pays parce qu’elle vise à définir la place et le rôle de la Femme marocaine à travers le droit et la loi. Les moeurs, les opinions et les pratiques sont déjà ce qu’elles sont, mais ce que sanctionne la loi est primordial lorsqu’il s’agit de protéger et garantir les droits de nos mères, épouses, soeurs et filles.
En tout état de cause, à l’image de la métaphore du verre, chacun déterminera son bilan de cette année et fixera ses attentes pour l’année à venir, mais tous avec le même mot d’ordre, bonne année !