Artisanat marocain, les plans du ministère pour développer la filière et ses acteurs
La ministre du Tourisme, de l’Artisanat et de l’Économie sociale et solidaire, Fatima Zahra Ammor, a mis en lumière les axes stratégiques essentiels pour le renforcement et le développement du secteur de l’artisanat marocain lors de l’ouverture de la 8ème édition de la Semaine Nationale de l’Artisanat (SNA) à Casablanca. Ces axes prioritaires comprennent l’exportation, la labellisation et la pérennisation des métiers artisanaux, essentiels pour assurer une croissance durable et une reconnaissance internationale du savoir-faire marocain.
Dans le cadre de ces stratégies, Mme Ammor a détaillé l’initiative de soutien aux artisans à travers des programmes spécifiques d’appui à l’exportation et la création de centres d’excellence dédiés à la modernisation des filières artisanales. Ces mesures, qui ont débuté avec les secteurs du tapis et de la poterie, visent à étendre leur portée à d’autres domaines artisanaux, soulignant l’engagement du ministère à embrasser un spectre plus large de l’artisanat marocain. La labellisation a été identifiée comme un pilier crucial pour la valorisation des produits artisanaux marocains, renforçant ainsi le label Made in Morocco et élargissant la présence de ces produits sur les marchés clés tels que l’Europe, les États-Unis et le Moyen-Orient. Cette démarche stratégique vise à structurer le marché, à garantir l’authenticité et la qualité des produits artisanaux marocains, et à renforcer leur compétitivité sur le marché international.
Concernant la pérennisation des métiers, l’accent a été mis sur la préservation et la transmission des savoir-faire traditionnels à travers l’inscription des apprentis dans des écoles spécialisées. Cette initiative a connu une augmentation significative de 55% des inscriptions entre 2021 et 2023, illustrant une prise de conscience croissante de l’importance de sauvegarder l’héritage culturel et artisanal du Maroc.
Mme Ammor a également évoqué l’engagement du gouvernement envers ce secteur vital, qui génère plus d’un milliard de dirhams de revenus d’exportation et emploie plus de 2 millions d’artisans à travers le pays. Elle a souligné l’importance de surmonter le défi du travail informel et de structurer le secteur grâce à des initiatives législatives telles que la loi-cadre 50-17 et la mise en place du Registre National de l’Artisanat, qui a déjà permis d’identifier plus de 640.000 artisans éligibles à l’aide de l’État.
La modernisation du secteur, en réponse à une demande croissante de produits authentiques tout en intégrant les enjeux de durabilité, de respect de l’environnement et de digitalisation, constitue une priorité pour le gouvernement. Cette vision est partagée par la ministre déléguée Ghita Mezzour, qui a souligné l’importance de promouvoir les artisans marocains sur les scènes nationale et internationale, ainsi que par Tarik Sadik, directeur général de la Maison de l’Artisan, qui a mis en avant les efforts pour moderniser et développer le secteur.
La collaboration entre la Fondation Nationale des Musées et la Maison de l’Artisan pour une exposition au Musée National de la Parure à Rabat témoigne de la volonté de valoriser l’artisanat d’art marocain et d’offrir une vitrine à l’excellence des maîtres artisans marocains. La Semaine Nationale de l’Artisanat, qui attire plus de 350 participants de vingt pays différents, confirme l’attrait international pour l’artisanat marocain et offre une plateforme précieuse pour les artisans marocains de rencontrer des acheteurs professionnels, des prescripteurs, des architectes, des designers et des représentants de grandes enseignes internationales.