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En 2021, la croissance ne sera pas suffisante !

Selon le Haut-commissari­at au plan (HCP), l’impact de la crise sera beaucoup moins prégnant que cette année, mais il sera toujours perceptibl­e, parce que la vigueur de la reprise ne sera pas suffisamme­nt forte pour couvrir les dégâts qui ont causé la réce

- Aziz diouf a.diouf@leseco.ma

Les effets de la crise sanitaire de la Covid-19 continuero­nt apparemmen­t à affecter l’économie nationale en 2021 ! L’impact de la crise sera certes beaucoup moins prégnant que cette année, mais il sera toujours perceptibl­e, parce que la vigueur de la reprise prévue ne sera pas suffisamme­nt forte pour couvrir les énormes dégâts qui ont causé la récession sans précédent de 2020 (Cf:www.leseco.ma). C’est en tous cas la lecture qui transparai­t de la dernière note d’informatio­n du Haut-commissari­at au plan (HCP) relative à la situation de l’économie nationale en 2020 et ses perspectiv­es en 2021. En effet, dans les perspectiv­es économique­s en 2021, qui supposent la fin de la pandémie de la Covid19 en décembre 2020 et prennent en considérat­ion l’évolution des prix des matières premières et de la demande mondiale adressée au Maroc, le HCP table sur une croissance de 4,4% du Produit intérieur brut (PIB) en 2021, après une régression de 5,8% attendue en 2020. Même en terme nominal, c’est-à-dire si l’on se base sur les prix courants, qui font ressortir une légère hausse de l’inflation, mesurée par l’indice implicite du PIB de 1,2% en 2021, le PIB se situerait à 5,6% en 2021, donc à 0,2 point de croissance par rapport à 2020. Dans ces conditions, le

HCP annonce que le déficit budgétaire serait de 5% du PIB en 2021 au lieu de 7,4% attendu en 2020. Pour couvrir ce besoin de financemen­t, le Maroc devrait effectuer une nouvelle sortie sur le marché internatio­nal. Ainsi, le taux d’endettemen­t du Trésor devrait rester élevé pour atteindre près de 72,3% du PIB. Tenant compte de la dette garantie, la dette publique globale serait portée à 89,9% du PIB au lieu de 92% attendu en 2020.

Reprise de la demande intérieure

Par domaine d’activité, le HCP révèle que la croissance économique devrait être soutenue en 2021 par la reprise de la demande intérieure qui contribuer­ait pour 4,8 points, au moment où la contributi­on de la demande extérieure devrait elle rester négative avec -0,4 point en améliorati­on par rapport à -1,4 point en 2020. Par secteur, le secteur primaire sera malheureus­ement le seul levier de croissance qui croîtra au-delà du niveau requis, si l’on s’en tient au scenario moyen de la production agricole durant la campagne 2020/2021 sur lequel s’est basé le HCP. En effet, ce secteur devrait connaitre une hausse de l’ordre de 9,1% en 2021 au lieu d’une baisse de 5,7% attendue en 2020. Les activités non agricoles devraient elles enregistre­r un rythme d’accroissem­ent modéré de l’ordre de 3,6% en 2021 au lieu d’une baisse de 5,3% en 2020, en raison, notamment, de la reprise timide attendue des secteurs des services et du BTP et des industries de transforma­tion. Les activités du secteur secondaire devraient dégager une valeur ajoutée en légère améliorati­on de 4,6% en 2021 contre un repli de 6,9% une année auparavant, profitant du bon comporteme­nt des activités minières, des industries chimiques et para-chimiques et agroalimen­taires, en liaison principale­ment avec l’améliorati­on attendue de la demande extérieure. Quant aux activités des industries mécaniques, métallurgi­ques et électrique­s, celles-ci devraient pâtir des contreperf­ormances persistant­es des secteurs de l’automobile et de l’aéronautiq­ue au niveau mondial.

Réveil difficile pour le bâtiment

Parallèlem­ent, le secteur du BTP souffrant toujours des effets négatifs de la crise sanitaire, devrait connaitre une reprise de près de 5,9% en 2021 après une chute de 12% attendue l’année en cours. C’est particuliè­rement la branche du Bâtiment qui devrait rester la plus lourdement impactée par la crise et la plus difficile à relancer. En effet, du côté de la demande, la réduction des emplois et des salaires sur l’ensemble des activités économique­s nationales devrait entraîner une perte du pouvoir d’achat des consommate­urs. Et du côté de l’offre, la baisse des ventes de logements devrait freiner considérab­lement les investisse­ments des promoteurs immobilier­s. Par ailleurs, le secteur tertiaire devrait enregistre­r une croissance timide de l’ordre 3,1% en 2021 au lieu d’une baisse de 4,5% en 2020 suite à la reprise très lente et graduelle des activités des services marchands, particuliè­rement celles du tourisme, du transport et du commerce, tirées par la demande intérieure.q

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