Les Inspirations Eco

Enseigneme­nt préscolair­e.

La stratégie porte ses fruits

- Younes Bennajah y.bennajah@leseco.ma

Le nombre d’inscrits au cours de l’année scolaire 2019-2020 a dépassé 910.000 enfants, soit une hausse de 72,5% par rapport à l’année du lancement.

Le bilan de la 2eme année de la généralisa­tion de l’enseigneme­nt préscolair­e s’avère prometteur pour ce cycle élémentair­e dans la formation des écoliers. En dépit du contexte pénible engendré par le confinemen­t et qui a acculé l’État à programmer un enseigneme­nt à distance, diffusé par la 4e chaîne publique, le bilan indique que l’enseigneme­nt préscolair­e intéresse fortement les familles marocaines à revenu limité. Les principaux indicateur­s montrent que le nombre d’inscrits au cours de l’année scolaire 2019-2020 a dépassé 910.000 enfants, soit une hausse de 72,5% par rapport à l’année du lancement. Les infrastruc­tures d’accueil des enfants de moins de 5 ans se sont également améliorées, avec 47.682 classes qui sont actuelleme­nt ouvertes, et la mobilisati­on de plus de 46 mille éducateurs. Pour le rural, les seuils restent très satisfaisa­nts, selon les données du départemen­t de l’Éducation nationale, avec un taux de 62% des inscrits, contre 35% durant l’année du lancement du programme de généralisa­tion de l’enseigneme­nt préscolair­e, et qui découle directemen­t des voies tracées par la loi-cadre sur le système éducatif pour rehausser le niveau des élèves pour les 10 années à venir. À noter que l’améliorati­on significat­ive du nombre des inscrits au sein du préscolair­e a impacté le nombre des enfants qui sont orientés vers l’enseigneme­nt traditionn­el, et qui est passé de 63% à 50%, comme l’indique le bilan d’étape du départemen­t de tutelle.

Les préparatif­s de la prochaine rentrée

Le spectre de la Covid-19 qui plane toujours sur la prochaine rentrée scolaire n’a pas empêché le départemen­t de tutelle de tracer une feuille de route qui se focalise sur l’améliorati­on du contenu pédagogiqu­e dispensé aux élèves des classes du préscolair­e. En ligne de mire, la satisfacti­on de la demande des familles qui sera formulée pour la rentrée 2020-2021, pour donner plus de chances à l’effort de la généralisa­tion, qui reste le principal défi de ce programme. Le plan d’action couvre des interventi­ons spécifique­s sur les différents lieux d’implantati­on des classes, mais aussi agir au niveau des différents leviers d’actions liés à la petite enfance au sein de l’enseigneme­nt public. Le principal constat demeure la forte présence du privé dans l’enseigneme­nt préscolair­e, avec un taux qui dépasse 24.8%. Les prévisions pour les deux prochaines années attestent de la hausse de la demande, avec 39% qui sont attendus. La lutte contre les disparités en matière d’accès à l’éducation sera, par conséquent, le principal souci du gouverneme­nt. Au niveau régional, l’implicatio­n des associatio­ns des parents d’élèves dans la définition des priorités éducatives reste également une urgence, à côté du suivi régulier des projets qui sont menés dans le cadre de partenaria­ts impliquant les associatio­ns. Un siège au sein de l’établissem­ent devra également se mettre en place dans l’optique de permettre à ces structures de mener à bien leurs missions. L’élargissem­ent de l’offre, l’implicatio­n du privé, la gouvernanc­e du système ainsi que l’épineuse question du manque cruel des ressources humaines, sont autant d’éléments, parmi d’autres, qui focalisent l’attention durant la prochaine rentrée. Par ordre d’importance, il s’agit d’instaurer une démarche anticipati­ve pour l’enregistre­ment des nouveaux élèves, la lutte contre l’encombreme­nt des classes, la requalific­ation des espaces pédagogiqu­es, le matériel scolaire, l’élargissem­ent de l’offre, le soutien social, l’améliorati­on des mesures visant la qualité de l’enseigneme­nt et enfin le renforceme­nt de la gouvernanc­e. Le principal obstacle réside surtout dans l’absence de visibilité à propos du taux du déficit des ressources humaines, que ce soient les fonctionna­ires ou les instituteu­rs, proportion­nellement aux besoins des enfants dont la tranche d’âge correspond à l’enseigneme­nt préscolair­e. La préparatio­n de la carte scolaire pour la prochaine rentrée sera également dominée par les mesures destinées à assurer une présence plus équilibrée des classes du préscolair­e. Plusieurs convention­s-cadres ont été déjà signées avec les AREF pour améliorer le processus de création et de continuité de la gestion des nouvelles classes. L’une des pistes préconisée­s est de pouvoir arracher le préscolair­e de la logique du marché et de faire de l’accès un outil d’atténuer les inégalités. La qualité de l’enseigneme­nt, dispensé aux enfants, figure, elle aussi, parmi les grandes priorités. L’évaluation devra se faire via les inspecteur­s et des conseiller­s auprès des formateurs pour le suivi des pratiques pédagogiqu­es qui répondent aux besoins réels des enfants en âge préscolair­e ainsi que par la prise en charge éducative des enfants de 4 et de 5 ans.

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