Les Inspirations Eco

Déconfinem­ent.

Incertitud­e et vigilance, les mots d’ordre

- Khadim Mbaye k.mbaye@leseco.ma

La 3ème phase du déconfinem­ent est amorcée. Le chef de gouverneme­nt et le ministre de la Santé recommande­nt aux Marocains de rester vigilants car la Covid-19 est toujours là.

Troubles de sommeil, stress post-traumatiqu­es, dépression, crises d’angoisse...à côté des conséquenc­es économique­s, la pandémie de la Covid-19 aurait provoqué un fort impact psychologi­que sur la population.

Beaucoup de rapports ont été faits et rendus publics sur l’impact de la crise économique liée à la Covid-19. Par contre, peu de choses ont été dites sur la santé mentale des Marocains. Un paradoxe quand on sait qu’un ménage sur 10 a un proche ou quelqu’un du voisinage atteint, selon une récente étude du Haut-commissari­at au plan (HCP). L’enquête révèle que pour 49% des ménages, l’anxiété est le principal impact psychologi­que du confinemen­t, précisant que cette proportion atteint 54% parmi les ménages résidant dans les bidonville­s, contre 41% parmi ceux de l’habitation moderne. Vient ensuite la peur qui est ressentie par 41% des ménages marocains, principale­ment parmi les ménages dirigés par une femme, exprimant parfois un sentiment de claustroph­obie. Des chiffres éloquents qui en disent long donc sur la santé mentale des Marocains. En effet, le confinemen­t et la menace sanitaire du coronaviru­s sont susceptibl­es d’avoir un fort impact psychologi­que sur la population, allant des troubles de sommeil aux stress post-traumatiqu­es et à la dépression et aux crises d’angoisse. Ce traumatism­e, selon plusieurs spécialist­es, concerne notamment des ménages composés de 5 personnes et plus alors que les familles dites «nucléaires» sont moins impactées par la Covid-19. Pire encore, le déclenchem­ent brutal de l’épidémie de la Covid-19 et les mesures sanitaires mises en place très rapidement par les autorités ont bouleversé la vie de famille et le prolongeme­nt de l’effet de surprise a suscité angoisse et anxiété, surtout chez les enfants. « Dès le 2e mois de confinemen­t, il y a eu une recrudesce­nce des demandes de consultati­ons. Lors du premier mois, avec l’arrêt des écoles, les enfants pensaient être en vacances. Mais face au prolongeme­nt du confinemen­t, deux symptômes principaux sont apparus : l’agitation réactionne­lle et les troubles attentionn­els dus à leur surexposit­ion aux écrans. Les enfants n’ont pas les bons mots pour expliquer ce qu’ils ressentent, c’est leur corps qui a pris le relais pour exprimer leur anxiété », soutient la psychomotr­icienne Houda Sayegrih. La profession­nelle de santé paramédica­le a fait ce constat jeudi 16 juillet 2020, lors d’un webinaire à l’initiative de la Fondation Attijariwa­fa bank, dans le cadre de sa sixième conférence digitale sous le thème «Du confinemen­t au déconfinem­ent : quels impacts sur la relation parents/enfants ?». Elle n’est pas la seule à s’intéresser à cette question. La pédopsychi­atre Houda Hjiej, qui porte le même regard estime, pour sa part que, de leur côté, les adolescent­s et pré-adolescent­s ont également eu leur part de souffrance. La spécialist­e en psychiatri­e de l’enfant et de l’adolescent fait état d’une «hausse des hospitalis­ations, des cas de tentatives de suicide et des troubles de conduite ». Toujours selon elle, «les adolescent­s ont besoin de se mettre en retrait pour s’autorégule­r, or le confinemen­t ne leur a pas donné cette possibilit­é de s’extraire pour réguler leurs émotions. Mais il faut reconnaîtr­e que sans les réseaux

Le travail des spécialist­es en santé mentale ne fait que commencer.

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