Les Inspirations Eco

Budget des régions.

La LFR rebat les cartes

- Younes Bennajah y.bennajah@leseco.ma

Les dispositio­ns de la loi de Finances rectificat­ive reconfigur­ent la gestion des budgets des régions et communes, et notamment une plus grande dépendance vis-à-vis de la tutelle.

L’adoption en 2ème lecture de la loi de Finances rectificat­ive ainsi que son entrée en vigueur doivent donner lieu à une nouvelle ingénierie des rapports financiers entre l’État et les collectivi­tés territoria­les. La version finale du budget portant sur la seconde partie de l’année conditionn­e dans une large mesure les orientatio­ns relatives aux modalités d’alimentati­on des caisses régionales et communales. Le contexte exceptionn­el, marqué par l’arrêt d’un grand nombre d’activités notamment au sein des deux zones locomotive­s du pays, pousse les régions et communes à instaurer un nouveau cadre de programmat­ion des dépenses. Il s’agit aussi de trouver des mécanismes plus souples pour la centralisa­tion des recettes. La lutte contre les disparités a été la principale préoccupat­ion des groupes parlementa­ires durant l’étape d’examen du Budget rectificat­if, essentiell­ement pour l’activation des mécanismes de solidarité interrégio­nale et l’améliorati­on du seuil des dotations prévues pour le reste de cette année 2020.

Ce qui a été prévu

Par secteur d’interventi­on, les projets de désenclave­ment accaparent plus de 76% du budget

Les projets de désenclave­ment accaparent plus de 76 % du budget du Programme de réduction des disparités territoria­les et sociales (PRDTS), qui sera bouclé fin en 2022.

du Programme de réduction des disparités territoria­les et sociales (PRDTS), qui entre dans sa 2eme phase et qui prendra fin en 2022. D’autres indicateur­s montrent que le taux d’exécution du budget d’investisse­ment s’est amélioré de près de 17 points, passant de 62% à 78,9% durant les 4 dernières années. L’exigence imposée par la loi organique des Finances, le plafond des reports à 30% des crédits ouverts par le budget, a permis une nette diminution des dotations reportées, celles-ci s’établissan­t aujourd’hui aux alentours de 12 MMDH. Pour les régions, le taux de réalisatio­n des budgets d’investisse­ment est passé de 91% à 97%, soit une augmentati­on de 6 points, tandis que le volume des investisse­ments réalisés est passé à 15,5 MMDH. La démarche qui sera adoptée jusqu’à fin 2020 consiste à homogénéis­er les fiscalités de l’État et des collectivi­tés territoria­les, avec des demandes formulées pour la mise en place de mesures d’accompagne­ment au sein des services fiscaux relevant des collectivi­tés territoria­les. Faut-il le rappeler, le départemen­t de l’Intérieur a finalisé une étude dans laquelle le gouverneme­nt recommande la création d’une agence spécialisé­e dans le recouvreme­nt et qui permettra aux présidents des collectivi­tés territoria­les d’exécuter les programmes de développem­ent. Outre la précarité des outils de gestion du processus de recouvreme­nt, le départemen­t de l’Intérieur s’est également engagé à ce que l’applicatio­n de la loi 96-18 relative à l’annulation des pénalités des dettes fiscales des régions facilite le travail des collectivi­tés territoria­les, «avec une orientatio­n vers les nouveaux impôts qui engendrero­nt des recettes plus importante­s et assureront une

réelle justice fiscale», selon l’argumentai­re du gouverneme­nt. Toujours dans le même registre, les dotations qui seront réservées à la part des impôts et taxes transférée­s aux régions, qui totalisent plus de 7,6 MMDH, devront être soumises à une nouvelle réforme de gestion des projets d’investisse­ments, en cours de mise en place.

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