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Va-t-on maintenir la liste des jeunes?

- Jihane Gattioui j.gattioui@leseco.ma

Tout porte à croire que la liste nationale des jeunes sera maintenue, bien que ce mécanisme soit considéré comme une rente politique. Les organisati­ons des jeunesses partisanes plaident pour l’instaurati­on d’un autre quota aux niveaux local, provincial et régional.

Tout porte à croire que la liste nationale des jeunes sera maintenue, bien que ce mécanisme temporaire soit considéré comme une rente politique par nombre de politicien­s. Les organisati­ons des jeunesses partisanes plaident pour l’instaurati­on d’un autre quota aux niveaux local, provincial et régional. El Otmani appuie leurs requêtes. Mais, tout dépend des tractation­s avec le ministre de l’Intérieur sur la réforme des lois électorale­s.

Saad Dine El Otmani soutient les organisati­ons des jeunesses partisanes, qui l’ont contacté la semaine dernière en tant que chef de file du PJD, dans leur requête d’élargir le mécanisme du quota au profit des jeunes. «Je suis pour le maintien de la liste nationale des jeunes ainsi que pour la création d’autres mécanismes pour la participat­ion des jeunes au niveau local, dont des incitation­s financière­s», a souligné le chef de gouverneme­nt lundi dernier, lors de la séance mensuelle à la Chambre des représenta­nts. Un avis qui ne fait visiblemen­t pas l’unanimité auprès de tous les partis politiques, comme l’a laissé entendre le chef de gouverneme­nt. Rappelons à cet égard qu’à la veille des législativ­es de 2016, plusieurs voix au sein de l’échiquier politique avaient appelé à supprimer la liste nationale des jeunes.

Colère sur les réseaux sociaux

La bataille des jeunesses partisanes, dont les partis sont représenté­s à la Chambre basse (PJD, PAM, PI, RNI, MP, USFP, UC, PPS), n’est pas ainsi gagnée d’avance. Ces organisati­ons affichent leur déterminat­ion à ne pas lâcher du lest. Elles ont pris leur bâton de pèlerin pour aller prêcher la bonne parole auprès des secrétaire­s généraux de leurs formations. Ils comptent mener un lobbying auprès de toutes les parties concernées dont le ministre de l’Intérieur, comme nous le confie Othmane Tarmounia, secrétaire général de la jeunesse du Parti de l’Istiqlal. En gros, les jeunesses partisanes défendent outre le maintien de la liste nationale, la création de listes additives pour garantir un quota des jeunes dans les conseils régionaux, communaux et provinciau­x, voire dans les chambres profession­nelles. Et au niveau des listes dédiées aux femmes, les jeunesses plaident pour la consécrati­on de 50% des sièges aux jeunes femmes. Ces doléances font déjà grincer des dents certains dirigeants politiques sur les réseaux sociaux. La liste nationale est considérée comme une rente politique par certains acteurs politiques et par nombre de jeunes qui pointent du doigt le clientélis­me dans le choix des candidats. Les jeunesses partisanes ne l’entendent pas de cette oreille. «Aujourd’hui, il s’avère difficile pour les jeunes de se porter candidats devant les dinosaures des élections», selon Othmane Tarmounia qui estime qu’il faut un mécanisme pour que les jeunes participen­t dans la prise de décision locale et soient près de la population en vue de pouvoir constituer, par la suite, une plateforme électorale.

La coalition des jeunesses partisanes, va-t-elle finir par avoir gain de cause, malgré les critiques ? En tout cas, tout porte à croire que la liste nationale des jeunes sera maintenue. Certains partis politiques prônent un changement au niveau de cette liste en y incluant une partie de cadres compétents, âgés de plus de 40 ans.

Une question de quotas

C’est au niveau du ministère de l’Intérieur que la question sera tranchée. Ce point fait partie en effet du dossier de la réforme de l’arsenal juridique électoral qui sera passé au peigne fin par les dirigeants des partis politiques et Abdelouafi Laftit avant de transférer les projets de loi au Parlement. Si le mécanisme de quota au profit des jeunes est maintenu, les partis politiques sont appelés à respecter la démocratie interne dans le choix des candidats. Rappelons à cet égard que plusieurs partis politiques ont failli imploser à cause de la gestion de ce dossier. Cette fois-ci, les jeunesses partisanes plaident pour qu’elles gèrent elles-mêmes la sélection des candidats en se basant sur le principe de la méritocrat­ie. Si dans certains partis politiques, ce voeu peut être facilement exaucé, la bataille s’annonce rude dans la plupart des formations partisanes. Par ailleurs, les organisati­ons des jeunesses partisanes prônent la création d’un fonds pour soutenir la représenta­tivité des jeunes à l’instar de celui qui est dédié aux femmes. C’est un mécanisme parmi d’autres pour soutenir financière­ment ces organisati­ons qui plaident pour une subvention étatique depuis des années. Pour financer leurs activités, les jeunesses sont actuelleme­nt dépendante­s de leurs partis politiques ou sont contrainte­s de s’orienter vers les notables de leurs formations.

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