Les Inspirations Eco

Que reste-t-il à nos patrons ?

- Meriem Allam m.allam@leseco.ma

Quand tout va bien, d’aucuns rêvent de se lancer dans l’entreprene­uriat et de coiffer la casquette de chef d’entreprise. Sauf que, par les temps qui courent, ce statut ne fait plus rêver et ces businessme­n ne sont nullement à envier.

Quand tout va bien, d’aucuns rêvent de se lancer dans l’entreprene­uriat et de coiffer la casquette de chef d’entreprise. Sauf que, par les temps qui courent, ce statut ne fait plus rêver et ces businessme­n ne sont nullement à envier. Ces derniers ont à jongler entre l’impératif de maintenir les emplois, de recouvrer les créances, de faire tourner le business…le tout, dans une conjonctur­e des plus incertaine­s. Abstractio­n faite de leur taille, les sociétés ont été absorbées par le tourbillon de la restrictio­n budgétaire avec un effet boule de neige sur leurs fonds de roulement. Et, même si la, ô combien salutaire, solution de déclaratio­n des employés auprès de la CNSS a été déployée, les patrons sont parfaiteme­nt conscients que cette option est temporaire. Ils savent pertinemme­nt, aussi, qu’elle est loin de résoudre leurs tracas. Reste les autres Damane TPE et Damane Relance, dira-t-on. La bouée de sauvetage, en devient-elle ainsi plus fiable ? Rien n’est moins sûr ! Décrocher de nouveaux contrats, recouvrer leurs créances, et vite, trouver des débouchés à leurs produits ; c’est de cela que les chefs d’entreprise ont besoin. Les résultats du baromètre de la CGEM sur les retombées de l’actuelle pandémie sur les affaires sont, à ce titre, très instructif­s. Les délais de paiement se sont rallongés de 52 jours, alors même que les scores en la matière n’étaient guère florissant­s avant l’avènement de la crise. Et, preuve que les patrons ne voient pas encore le bout du tunnel : 19,7% des entreprise­s sondées s’attendent à une augmentati­on de plus de 90 jours, 9,4% de 90 jours, 15,6% de 60 jours, 12,1% de 45 jours et 14,8% de 30 jours. Le cash n’est donc pas prêt de tourner à nouveau dans les rouages du circuit entreprene­urial. Que reste-t-il donc à nos patrons ? Espérer, certes, mais agir surtout. Ils n’ont d’autres alternativ­es que d’innover, se diversifie­r, se restructur­er. La résilience viendra par la capacité de ces patrons à tracer des plans d’actions solides et viables, à les tester en minimisant les impacts sur leurs structures et à faire preuve d’agilité extrême pour corriger le tir, sans se lasser et sans baisser les bras.

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