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L’austérité et le chômage, des casse-têtes pour l’Exécutif

Les prévisions pessimiste­s pour le reste de l’année 2020 placent le gouverneme­nt face à un réel dilemme en vue de préparer un cadre budgétaire pour l’année 2021, qui puisse permettre de résister à tous les aléas.

- Younes Bennajah y.bennajah@leseco.ma

En dépit de l’adoption de la loi de Finances rectificat­ive, la visibilité du gouverneme­nt sur les choix fondamenta­ux du projet de la loi de Finances 2021 demeure sujette à caution. D’ici fin août prochain, tous les départemen­ts ministérie­ls devront livrer leurs projection­s financière­s, englobant la programmat­ion triennale des budgets ministérie­ls, ceux des services de l’État gérés de manière autonome qui leur sont rattachés, ainsi que les comptes d’affectatio­n spéciale dont ils sont ordonnateu­rs. Tout en s’inscrivant dans une démarche plus rigoureuse pour ce qui est des prévisions de dépenses, l’actualisat­ion de la programmat­ion budgétaire attendue devra assurer aux ordonnateu­rs plus de visibilité dans la gestion et de préciser le périmètre de la programmat­ion triennale qui couvre les ressources et les charges du budget général, des SEGMA et des comptes spéciaux du Trésor. Cela sans oublier que le redéploiem­ent de postes budgétaire­s entre les ministères, sans recours à la création de nouveaux postes, sera également appliqué en utilisant le sureffecti­f constaté dans certains secteurs pour couvrir les besoins dans d’autres, jugés prioritair­es, que sont l’Education, la Santé et l’Intérieur.

La hausse du chômage, la seule certitude

Dans la foulée des indicateur­s servant de base à la préparatio­n du projet de la loi de Finances 2021, la hausse du chômage de l’ordre de 3,8 points sera une donne très lourde à gérer par le gouverneme­nt. Les prévisions pour l’année 2021 tournent autour de la perte de 227.000 emplois dans les secteurs non-agricoles, alors que les pertes pour le secteur primaire devraient toucher quelque 78.000 emplois. Seront particuliè­rement concernés les jeunes diplômés dans les villes, avec un taux de chômage oscillant entre 19 et 24%. Pour affronter cette problémati­que, le gouverneme­nt compte s’appuyer sur les secteurs de l’enseigneme­nt, la santé et les projets d’infrastruc­tures qui seront lancés par les établissem­ents publics en vue de redonner confiance aux jeunes titulaires de licences. Le plan d’action de 2021 devra aussi tenir compte des pistes qui seront préconisée­s par le Comité de veille économique en matière d’emploi. Cet organe a, en effet, un rôle crucial à jouer pour apporter les correctifs nécessaire­s au dispositif prévu par le plan national et redresser l’offre du marché de travail. En ligne de mire, figure également la réadaptati­on des mécanismes d’observatio­n du marché du travail, à travers la mise en place de structures produisant des chiffres fiables en se basant sur le nombre d’emplois créés de manière effective. Ce point s’inscrit dans le cadre de la mise en oeuvre, en 2021, d’une nouvelle approche régionale. Celle-ci se basera sur des diagnostic­s réalisés en partenaria­t avec des organismes internatio­naux, et ayant permis d’identifier les secteurs nécessitan­t d’être soutenus au niveau de chaque région afin de lutter contre le chômage. D’un autre côté, le dispositif d’incitation à l’emploi qui devrait être reconduit au profit des entreprise­s et des associatio­ns prévoit, dans la limite de cinq salariés, l’octroi sur 24 mois de plusieurs avantages qui commencent à prendre effet dès le recrutemen­t. Ils concernent essentiell­ement l’exonératio­n de l’IR du salaire mensuel brut plafonné à 10.000 DH ainsi que la prise en charge par l’État de la part patronale au titre de la cotisation due à la CNSS et de la taxe de la formation profession­nelle.

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