Aïd Al-Adha. La vigilance ou le (re)confinement !
• La situation sanitaire exige une grande vigilance et le gouvernement le fait savoir: un retour au confinement est possible à n’importe quel instant, si les mesures préventives ne sont pas correctement respectées. L’Intérieur a raffermi le ton pour ce qui concerne l’obligation du port des masques.
Le pays s’apprête donc à des mois de lutte contre la propagation de la maladie, avec un impact fort inquiétant de la conjoncture exceptionnelle dans laquelle est célébrée la fête de l’Aid Al Adha cette année.
A l’approche de l’Aid, et en raison du relâchement constaté au cours des derniers jours chez une large frange de citoyens, le gouvernement raffermit le ton à propos du dispositif de vigilance appliqué dans le pays depuis le mois de mars dernier. Les mesures décrétées par l’État devront, par conséquent, s’appliquer via un contrôle rigoureux du port de masques dans les lieux publics, avec des consignes claires aujourd’hui formulées par le Parquet général en vue d’éviter tout laxisme en la matière. Dans sa sortie médiatique en fin de semaine dernière, le ministre de la Santé, Khalid Ait Taleb a insisté sur l’efficacité des mesures prises, tout en faisant montre de sérénité devant la hausse du nombre des cas de contamination détectés au cours des trois derniers jours. Volumes d’infection qui ont par ailleurs provoqué une angoisse générale chez les citoyens devant la probabilité d’une montée du rythme de propagation du virus mortel. Parmi les interrogations les plus courantes, actuellement, figure celle relative à la capacité d’accueil des hôpitaux et des unités sanitaires installées pour l’accueil des personnes touchées par le virus. Cela, sachant que le dispositif mis en place graduellement depuis des mois, a permis de surmonter le déficit en matière de capacité d’accueil des personnes nécessitant l’assistance hospitalière. Pour le ministre de la Santé, et hormis les cas de contamination au nouveau coronavirus, «les hôpitaux doivent être en mesure d’accueillir les personnes souffrant de maladies autres que la Covid-19». Ait Taleb a estimé que les patients prioritaires sont les femmes enceintes, les enfants à vacciner, les personnes atteintes d’insuffisance rénale, de cancer ou encore celles devant subir des opérations urgentes. La priorité reste donc d’assurer la continuité des services sanitaires durant cette période difficile de lutte nationale contre la Covid19. Pour le ministre, l’optimisme reste de mise, après que les sacrifices déployés durant les mois du confinement, aient pu éviter «des scénarios tragiques» au pays, en dépit de la hausse du taux de mortalité, qui avoisine 86%. Il faut dire que la hausse du nombre de dépistages, qui place le Maroc au 1er rang en Afrique, a contribué à la hausse du nombre des personnes déclarées chaque jour. La décision de levée progressive de l’état d’urgence sanitaire a été prise en vue d’un retour progressif à une vie économique et sociale «normale», selon le ministre de la Santé, qui a émis un appel aux citoyens «à faire preuve de responsabilité et à respecter toutes les mesures sanitaires mises en place par les autorités, notamment le lavage fréquent des mains, le port du masque de protection, l’aération des espaces clos ou encore le respect de la distanciation sociale». La même rigueur devra s’appliquer au sein des entreprises, avec l’application de toutes les dispositions contenues dans les protocoles sanitaires portant sur les modalités de la reprise du travail. Le pays s’apprête donc à des mois de lutte contre la propagation de la maladie, avec un impact fort inquiétant de la conjoncture exceptionnelle dans laquelle est célébrée la fête de l’Aid Al Adha cette année. Le ministre a ainsi insisté sur l’importance d’éviter les déplacements, visites familiales, embrassades et accolades durant cette période, et surtout à respecter les mesures barrières. «Un retour au confinement est possible à n’importe quel instant, si les mesures préventives ne sont pas correctement respectées, tant le virus demeure omniprésent», a noté Ait Taleb pour expliquer que l’évolution de la situation durant le mois d’août sera décisive pour la prise de décision par les autorités. Sans tomber dans l’alarmisme, et comparativement aux moyennes journalières enregistrées au cours des 10 derniers jours dans le monde, le Maroc reste largement en haut du tableau, même si certaines villes connaissent, plus que d’autres, des difficultés à cerner la propagation du virus parmi les citoyens.