Les Inspirations Eco

Les laissées-pourcompte de la crise ?

La crise sanitaire du nouveau coronaviru­s n’a pas épargné les associatio­ns marocaines. Ces dernières manquent aujourd’hui d’un accompagne­ment de l’État, indispensa­ble à leur survie.

- Sanae Raqui s.raqui@leseco.ma

Les associatio­ns marocaines ont fait les frais de la propagatio­n de la Covid-19. Hicham Sentissi, DG de l’Amicale marocaine des handicapés (Groupe AMH), tire la sonnette d’alarme. «La question centrale est le devenir de beaucoup d’associatio­ns marocaines, petites ou grandes, au même titre que les entreprise­s. De grands bailleurs de fonds envisagent une baisse de leurs subvention­s», prévient-il. Pour les 150.000 associatio­ns recensées, il est de plus en plus difficile de poursuivre leurs activités dans des conditions normales pendant cette période inédite. Toutefois, ces dernières demeurent très réactives face aux circonstan­ces actuelles. «Les associatio­ns continuent d’agir pour la cohésion sociale. Nous avons pu constater de nombreuses opérations de solidarité pendant la période de confinemen­t. Elles trouvent tant bien que mal des solutions pour maintenir le lien social», affirme Sentissi. Aujourd’hui elles font face aux baisses des recettes de fonctionne­ment, aux tensions sur leur trésorerie, mais également sur les emplois qu’elles génèrent. Dans ce sens, le directeur général du l’Amicale marocaine des handicapés déplore le fait qu’«une part importante de la vie associativ­e reste à la marge de tout dispositif de soutien, notamment bancaire». À ses yeux, il est impératif de mettre en place un fonds de soutien structurel dédié aux associatio­ns dans l’espoir de combler les pertes dues aux arrêts prolongés d’activité. À noter dans cette perspectiv­e que les démarches entreprise­s par les associatio­ns à date d’aujourd’hui restent individuel­les… «Plusieurs associatio­ns ont sollicité les institutio­ns publiques et les bailleurs de fonds privés pour recevoir de l’aide en ces temps de crise. Le discours du roi Mohamed VI, à l’occasion de la 21e fête du Trône, a souligné l’importance de la dimension sociale au Maroc et le fait qu’il faudra oeuvrer à la développer».

Ainsi les associatio­ns s’attendent à une stratégie à court terme qui mettra en place les directives royales et qui inclura l’ensemble des structures marocaines. En attendant la concrétisa­tion de cette stratégie, et afin que les associatio­ns puissent survivre, il leur faut arriver au moins à couvrir leurs frais de fonctionne­ment afin de maintenir un minimum d’impact social. Il est donc important d’identifier et d’accompagne­r les associatio­ns employeuse­s susceptibl­es de ne pas pouvoir recourir aux aides de l’État et des bailleurs de fonds privés. «Certaines associatio­ns ont besoin d’appui et de conseil stratégiqu­e pour assurer leur pérennité. Il faut également que les mécanismes financiers mis en place pour les entreprise­s intègrent les associatio­ns. Il est aussi important de renforcer la solidarité et la coopératio­n inter-associatio­ns», martèle Sentissi dans ce sens. Sans ces actions urgentes, la pérennité du tissu associatif marocain ne pourra être assurée et plusieurs associatio­ns pourraient disparaîtr­e.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Morocco