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L’homme au SAC ROUGE

Andile photograph­e est. Le telle qu’elle gens la verront Soweto. Les quelle rue de Prenez n’importe s’y cache. beauté qui Bhala voit la

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Bien qu’il soit né et qu’il ait été élevé à Soweto, Andile commença à tomba amoureux du township quand il n’était encore qu’un jeune joueur de foot. « Il nous arrivait de marcher jusqu’à 5 km pour aller jouer notre prochain match et de ce fait j’ai pu voir comment vivaient les autres et les difficulté­s auxquelles ils avaient à faire face pour joindre les deux bouts. »

Il eut vite envie d’immortalis­er ces scènes sur film. N’ayant pas d’appareil photo, il emprunta l’appareil automatiqu­e de son cousin. « Je troquais les barres de chocolat que les enfants me donnaient en guise de payement pour les cours de foot en échange de son appareil photo, » se souvient-il. Plus tard il commença à prendre des photos avec son téléphone portable, acquérant ainsi un grand nombre de followers sur Instagram qui appréciaie­nt son style de photograph­ie documentai­re.

L’envol d’Andile se concrétisa lorsqu’il fut sélectionn­é en tant que finaliste pour le concours « Portraits en cours » de Standard Bank. Le même cliché lui valut de gagner un appareil photo Fujifilm X10

– celui qu’il utilise actuelleme­nt – qu’il remporta dans un concours organisé par Fujifilm et Instagram.

Cet appareil photo est devenu son « signe caractéris­tique ». « Les habitants du township me connaissen­t sous le nom de “l’homme au sac rouge”, » dit-il. Ceci fait référence au sac qui se trouve constammen­t autour de son cou lorsqu’il circule à travers Soweto à la recherche de scènes qui l’interpelle­nt. Son appareil photo est suspendu autour de son cou et repose près de son coeur, ce qui est pour lui l’expression physique de la manière dont il perçoit son travail : Il est prêt à attendre des heures pour un instant qui le motive à examiner les choses de plus près, parce que chaque cliché est porteur de sens.

En général il préfère photograph­ier les gens plutôt que les lieux. « Vous pouvez tisser des liens avec les gens et apprendre beaucoup à leur contact. J’aime prendre une photo authentiqu­e suivie d’une photo posée - c’est la différence entre la façon dont le monde perçoit des gens et la réalité de ce qu’ils sont. » De cette manière, Andile raconte l’histoire des gens, ce qui est le principal objectif de sa photograph­ie. « Je veux prendre des photos qui ont un impact. Je veux trouver des solutions plutôt que de soulever des problèmes. Les choses qui pourraient me sembler n’être que de petits détails revêtent une significat­ion particuliè­re pour les autres. »

L’esthétique d’Andile laisse ses images parler d’elles-mêmes. En même temps il veut être le porte-parole du Soweto qu’il aime. C’est la raison pour laquelle son projet en cours implique de faire 150 km à vélo à travers les 38 banlieues du township, capturant 150 images qui racontent son histoire. Ne vous y trompez pas : il ne s’agit pas seulement de sauter sur un vélo, de pointer son objectif et de cataloguer les résultats. Andile prend des milliers de photos dans le but d’en révéler une série qui rende justice à la culture bourdonnan­te de la rue dans le plus grand township d’Afrique du Sud. C’est un projet qui lui tient particuliè­rement à coeur parce que son quartier est réputé pour sa violence. « J’essaie de monter au gens un aspect de Soweto qu’ils ne connaissen­t pas encore. Ce n’est pas que j’aime la pauvreté – je la déteste. Mais je veux que mon audience imagine quelque chose de diffèrent. Je veux qu’ils tombent amoureux des ombres de Soweto et qu’ils apprécient sa beauté. »

Dans le cadre de ce projet, il lança 31 Visages qui est un hommage aux femmes sud-africaines à l’occasion du Mois de la femme en août. Andile perçoit cette initiative comme une chance d’avoir 31 conversati­ons avec des soeurs, ces mères, des épouses et des filles. C’est aussi pour lui 31 chances de découvrir quelle sorte d’homme il est à travers le regard des femmes.

Conjointem­ent il vise à organiser sa première exposition – chose qui prend beaucoup plus de temps qu’il n’avait espéré - mais comme il le dit lui-même, la photograph­ie lui a enseigné la patience. « Ce serait formidable si je pouvais établir un partenaria­t qui me permettrai­t de raconter mes histoires. En fin de compte je veux faire réfléchir les gens et être un modèle de comporteme­nt positif. Quand j’étais joueur de foot les gens disaient : “c’est le gars qui a eu une bourse de foot”. Maintenant ils disent : “c’est le gars au sac rouge”. Ma photograph­ie est devenue une manière d’embellir la vie. »

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Witepski Texte : Lisa Bhala Images © Andile
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