La fleur branchée qui vient à la rescousse des abeilles
RECHERCHE Trois lycéens normands ont mis au point un dispositif high-tech pour lutter contre le déclin des butineuses.
Une étrange marguerite à pétales jaunes en plastique, avec des étamines ressemblant à des cure-pipes et un coeur en polymère imprimé en 3D, semblant tout droit sortie d’un jardin Playmobil: voilà à quoi ressemble le projet de bac de trois Français étudiant au Lycée Julliot de la Morandière à Granville, en Normandie. Un projet qui pourrait bien avoir des répercussions essentielles.
Les abeilles sont indispensables à la préservation de la biodiversité et à la sécurité alimentaire. Responsables de la pollinisation, elles sont indispensables à plus de 80% des végétaux à fleurs et à fruits. Sans elles, pas de nouvelle récolte. Or, depuis quinze ans, elles sont menacées par la pollution et les produits chimiques utilisés dans l’agriculture.
C’est contre ce déclin que s’inscrit le travail de Benjamin, Jules et Timothée: leur fleur connectée délivre du nectar et du pollen, comme une vraie, mais elle sert surtout à transmettre en temps réel des données sur les mécanismes de butinage des abeilles. Grâce à un QR code collé à la glu sur le dos des hyménoptères, les jeunes sont parvenus à les suivre et à récolter des données capitales en faisant varier tout un tas de facteurs (quantité de nourriture, pesticides, parasites, couleur des fleurs, etc.) pour en étudier l’impact sur leur comportement. Le prochain stade? L’application de leur procédé, à grande échelle, dans les 50 ruches du CNRS à Toulouse.