En toute logique, la Serbie a assuré le plus important
A Samara, au bord de la Volga, on peut toujours visiter le bunker secret que Staline avait fait construire en 1942, à 37 m de profondeur (l’équivalent d’un immeuble de 12 étages). C’est une autre forme de bunker qu’a bâtie hier le général Ramirez, le sélectionneur du Costa Rica, qui a disposé un très défensif 5-4-1 devant Navas pour mieux espérer frapper en contre, l’une des spécialités des Ticos, peut-être la seule.
Si le Costa Rica fit acte de résistance, la Serbie finit par faire sauter le verrou sur balle arrêtée, un coup franc estampillé Kolarov. Une victoire logique, venue récompenser l’équipe la plus entreprenante.
«Marquer, j’y pensais secrètement dans un coin de ma tête, a glissé le héros de l’aprèsmidi, élu homme du match. Sur ma frappe, tout a été parfait.» Avant d’affronter la Suisse à Kaliningrad, le défenseur de la Roma refusait de faire des projections trop complexes: «Ce n’est pas le moment de se lancer dans des mathématiques, assurait Kolarov. Miser sur un nul serait trop dangereux. Ce que l’on veut, c’est encore gagner.» Les observateurs suisses n’auront pas manqué de remarquer que la Serbie n’aime pas que le jeu s’accélère et que ses faiblesses se concentrent en défense.
Pour le Costa Rica, dont il faut saluer les prouesses de son portier, le prochain match contre le Brésil s’annonce encore plus corsé. «Cela se complique, a admis Ramirez. Mais rien n’est terminé avant la fin.»
GROUPE E Grâce à un superbe coup franc de Kolarov, les Aigles blancs ont dominé hier un très faible Costa Rica.
RÉALISTES Au rayon des occasions, les Costariciens se sont ménagé les plus nombreuses, en tout cas avant la pause. Pourtant bien placé, le défenseur Gonzalez manqua la plus nette en ne cadrant pas sa tête (12e). En face, l’excellent Sergej perdit son duel avec Navas (27e). Si Mitrovic échoua lui aussi sur le gardien du Real à la reprise, la délivrance tomba d’un formidable coup franc signé Kolarov dont la frappe de 25 m a fini dans la lucarne. Sans être éblouissante, la Serbie a signé le départ idéal dont elle rêvait. Pour le Costa
Rica, ce faux pas risque de coûter cher.