Baston entre boxeurs arbitrée par la justice
BÂLE-CAMPAGNE Un litige entre deux ex-champions avait donné lieu à un assaut violent qui avait traumatisé des élèves.
Le combat avait été d’une violence rare sous les yeux d’une vingtaine de mineurs traumatisés. En 2014, l’ancien champion de boxe Paulo Balicha avait débarqué avec une escorte encagoulée et armée dans le dojo de son ex-élève, Shemsi Beqiri. Son but: forcer son rival à se battre. Mal lui en a pris. Au bout de sept minutes, l’agresseur s’est retrouvé au tapis. Il risque 3 ans de prison au terme d’un procès-fleuve qui verra dix-sept accusés défiler à la barre.
C’est une vraie scène de film qui s’était déroulée le 24 février 2014 dans le club d’arts martiaux Superpro de Reinach. Les habitués, dont une majorité de mineurs, avaient vu débouler seize individus, la plupart encagoulés. Ils avaient été menacés avec des matraques, des couteaux et un pistolet et sommés de rester tranquilles.
Instigateur de cette invasion musclée, l’ancien champion de kickboxing Paulo Balicha voulait ainsi forcer son rival Shemsi Beqiri, patron du club, à se livrer à un duel. Mais le combat entre les deux hommes, filmé, s’était mal terminé pour Balicha, qui avait déclaré forfait au bout de sept minutes. La brutalité de l’incident, dont la vidéo avait été diffusée par la chaîne locale Telebasel, avait fait grand bruit. Des jeunes en état de choc avaient bénéficié d’une prise en charge médicale et psychologique.
Depuis hier, la Tribunal pénal de Bâle-Campagne se penche sur cette attaque. Un procès hors norme: dix-sept personnes sont accusées et 31 victimes vont être entendues. L’acte d’accusation compte 65 pages.
Balicha, qui prétend n’avoir pas planifié le raid, est accusé d’avoir frappé Beqiri à la gorge et aux yeux et d’avoir tenté de l’étrangler. «Des techniques qui sont interdites dans tous les sports de combat», résume le Ministère public. L’ancien champion risque une peine de prison allant jusqu’à 3 ans. Le procès devra également déterminer à hauteur de quelles sommes les victimes devront être dédommagées. Shemsi Beqiri réclame à lui seul 50 000 francs.