20 Minutes - Genève

Elle était complice à son insu d’escrocs africains

LAUSANNE Une jeune femme pensait travailler pour une ONG au Bénin. Des fonds d’arnaques sur le Net ont transité par elle.

- –CHRISTIAN HUMBERT

Moins naïves qu’avant, les victimes potentiell­es d’escrocs africains rechignent à effectuer un virement hors Europe pour payer un objet vendu par petite annonce. Du coup, les arnaqueurs passent par des complices en Suisse, plus ou moins consentant­s. L’argent, versé par les clients sur un compte helvétique, est ensuite transféré en Afrique, moyennant une commission. Cette activité relève du blanchimen­t d’argent.

C’est justement dans ce rôle d’intermédia­ire que s’est retrouvée Sonia*. La jeune femme de 20 ans avait cru avoir trouvé un job auprès d’une ONG basée au Bénin après avoir répondu à une petite annonce. Elle avait été en contact avec un certain Jan Doci, qu’elle n’avait jamais vu et à qui elle n’avait jamais parlé: tout s’était fait par écrit, sur internet. Doci lui avait proposé de servir de relais pour des fonds destinés à cette préten- due ONG. Sonia a donc fourni ses coordonnée­s bancaires et une copie de sa pièce d’identité. Ces informatio­ns ont fini par être transmises aux clients arnaqués, qui se sont retournés contre la jeune femme.

Si les plaintes contre le vendeur, hors de portée de la justice

suisse, ont peu de chances d’aboutir, Sonia, elle, vient d’écoper de 20 jours-amende avec sursis et de 2756fr. de frais. «J’ai eu des doutes. Les agissement­s de Doci étaient bizarres», a-t-elle reconnu devant la justice. * Prénom d’emprunt

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–AFP Sonia croyait avoir trouvé un job auprès d’un organisme béninois.

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