A la mémoire des Genevois
HISTOIRE Une fondation appelle la population à lui envoyer films et photos. L’idée est de constituer un patrimoine audiovisuel qui sera accessible à tous.
La Rade gelée, un pape aux Eaux-Vives, le Salon de l’auto en plein air... Si dans la mémoire collective, ces événements s’effacent, la Fondation Autrefois Genève veut en garder un souvenir vivant et durable. Créée fin 2017, sans but lucratif et financée par des privés, elle lance un appel aux Genevois pour récolter films et photos amateurs.
Scènes de la vie quotidienne, péripéties historiques du canton sur cassette ou pellicule: tout sera précieusement conservé aux Ports-Francs. Parallèlement, les images, numérisées, seront disponibles gratuitement sur une plateforme internet. Complexe, l’opération prendra des mois, avoue le directeur de la fondation, Laurent Seydoux. «Mais nous tenons à conserver ce patrimoine audiovisuel à Genève plutôt qu’il ne s’éparpille ou ne serve à des fins mercantiles.» Comme pour l’émission «Autrefois Genève», diffusée sur TV Léman Bleu et à l’origine de la fondation, les donateurs conserveront leur droit d’auteur et «leurs archives, restaurées, leur seront offertes sur support numérique», note Jean-Claude Brussino, président de la fondation. «Ces images créent de l’émo-
tion et rendent le passé concret», clame Stéphane Thiébaud, coconcepteur d’«Autrefois Genève». Pour l’un des fondateurs de l’émission, David Charrier, sauvegarder ce patrimoine «redonne la mémoire à ceux qui n’en avaient plus».