Accord de paix contesté par le nouveau président
COLOMBIE La victoire du candidat conservateur remet en question l’accord de paix historique conclu avec les rebelles des Farc.
Ivan Duque, 41 ans, a remporté dimanche l’élection présidentielle colombienne avec 53,98% des voix, contre 41,8% à son rival de gauche Gustavo Petro, 58 ans. Son élection, qui rassure les milieux d’affaires, remet en question l’accord de paix conclu avec l’ex-guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc).
Dès sa victoire connue, il a du reste immédiatement annoncé des «corrections» à l’accord de paix, qu’il juge trop indulgent envers les rebelles marxistes. Voulant «tourner les pages de la corruption, de la politique politicienne, du clientélisme», il entend envoyer en prison les chefs des Farc coupables de crimes graves et leur barrer l’accès au Congrès. Ivan Duque a aussi annoncé qu’il durcirait la posi- tion gouvernementale dans les négociations avec l’Armée de libération nationale, dernière guérilla du pays. Il est assuré d’un soutien important au Parlement, où la droite s’est imposée aux législatives de mars.
Le parti Farc, qui a succédé à la guérilla du même nom, a appelé au «bon sens»: «Ce que le pays demande, c’est une paix intégrale, qui nous mène vers la réconciliation attendue». L’accord avec les Farc a valu au président sortant Manuel Santos le Prix Nobel de la paix, mais aussi une impopularité de 80% dans ce pays de 49 millions d’habitants.