Paris bloque les biens du Genevois Hani Ramadan
FRANCE L’Hexagone s’en prend aux avoirs du patron du Centre islamique de Genève dans le cadre de la lutte antiterroriste.
Sale temps pour les Ramadan en France. Alors que Tariq, suspecté de viols, y est incarcéré depuis février, le gouvernement s’en prend à son frère Hani. Le 15 juin, les Ministères de l’intérieur et de l’économie et des finances ont gelé ses avoirs pour six mois.
Le directeur du Centre islamique de Genève est visé, comme seize autres individus, par un arrêté issu de l’arsenal antiterroriste français. Il cible des personnes ou entités «qui commettent, tentent de commettre, facilitent ou financent des actes de terrorisme, y incitent ou y participent».
Hier en début d’après-midi, Hani Ramadan n’était pas au courant de la sanction. Après avoir vérifié la véracité de l’information, il a dit son incompréhension. «Il s’agit d’un affichage politique. Cette mesure est inutile et vide, je n’ai aucun avoir en France.» L’homme a tenu à répéter sa position en matière de terrorisme: «Il faut lutter de toutes les façons possibles contre toutes ses formes.» Hani Ramadan ne compte pas faire recours. «Ce n’est pas nécessaire. N’ayant pas d’avoirs, je ne suis pas gêné.»
Outre cette décision, le petit-fils du fondateur des Frères musulmans est visé depuis avril 2017 par une interdiction administrative du territoire, qu’il conteste. La France lui reproche notamment une tribune publiée en 2002 dans «Le Monde». Il y justifiait la lapidation des femmes adultères. Ce texte lui avait valu d’être licencié par le Département de l’instruction publique genevois.