Les assurés sans illusions sur les coûts de la santé
ÉTUDE Les Suisses se montrent fatalistes face aux dépenses, mais pour ce qu’ils paient, ils veulent des soins de qualité.
«Fondamentalement, on a conscience de débourser beaucoup d’argent et on s’attend à ce que les caisses maladie couvrent un vaste éventail de prestations», relève le Moniteur de la santé dans son enquête annuelle. L’importance donnée aux prestations par rapport aux coûts est donc en nette augmentation comparativement à 2017. Dans cette optique, les Suisses se montrent de moins en moins enclins à renoncer à des prestations, même si cela permettrait des économies. Un assuré sur cinq serait prêt à accepter des restrictions à l’accès aux nouveaux médicaments et 31% à dire oui à des suppressions au catalogue des prestations. Quant au choix du médecin, ils ne sont plus que 38% à voir une limitation d’un bon oeil.
Malgré des attentes élevées vis-à-vis des caisses, les Suisses ne veulent pas expérimenter de nouveau système, que ce soit des mesures automatiques ou des primes calculées en fonction du revenu. Ils
se montrent aussi sceptiques sur une possible baisse des coûts grâce à de nouvelles mesures en discussion à Berne.
Globalement, la population reste très satisfaite (87%) du système de santé. Les coûts sont «la seule pierre d’achoppement d’un système de santé tenu en haute estime», explique l’enquête. Mais la confiance envers les politiciens chargés des questions de santé et les caisses maladie est en perte de vitesse. De plus, la moitié des sondés mettent en cause les frais administratifs comme principal facteur de l’augmentation des primes.